Centaurea cyanus

Famille : Asteraceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Marie Malo

 

Forme botanique, autrefois commune dans les champs de blé. Vertues médicinales, surtout ophtalmiques © Giuseppe Mazza

Forme botanique, autrefois commune dans les champs de blé. Vertues médicinales, surtout ophtalmiques © Giuseppe Mazza

La plante est originaire d’Asie (Iran, Iraq, Pakistan et Turquie) et du sud de l’Europe (Albanie, Bosnie, Bulgarie, Croatie, Italie, Macédoine, Serbie et Slovénie), où elle pousse depuis le niveau de la mer jusqu’à environ 2500 m d’altitude, à la fois dans les jachères et dans les champs cultivés, en particulier les champs de blé, d’où elle a aujourd’hui presque disparu dû à l’utilisation massive d’herbicides.

Le nom du genre vient du latin “centaureus” = du centaur, qui vient du grec “kéntauros”, car d’après la mythologie grecque la plante avait guéri le centaure Chiron ; le nom de l’espèce vient du latin “cyanus” = bleuet, mais aussi bleu, bleu turquoise, à son tour dérivé du grec: “kyanos”, en référence à la couleur des fleurs.

Noms communs : bachelor’s-button, blue bottle, cornflower (anglais) ; battisegola, battisuocera, ciano, fiordaliso vero, garofano di campo, occhi di cielo (italien) ; barbeau, bleuet, bleuet de champs, centaurée bleuet (français) ; ambreta, centaurea, ciano, escovinha, fidalguinhos, loios-de-jardim, saudades (portugais) ; aciano, aldiza, azulejo, flor celeste (espagnol) ; Kornblume (allemand).

Centaurea cyanus L. (1753) est une plante herbacée annuelle avec une tige érigée, creuse et angulaire, légèrement tomenteuse, ramifiée, de 20 à 90 cm de haut ; elle a des feuilles alternes de 2-10 cm de long, grisâtres, tomenteuses ; les basales sont linéaires, lancéolées et entières ou avec des lobes à peine marqués et un sommet pointu, mais elle peuvent être parfois pennatipartites. Les feuilles caulinaires sont alternes, linéaires, lancéolées, fines, plus courtes que les basales. L’inflorescence terminale, d’un diamètre de 2.5 à 4 cm, est typique des Astéracées formée d’une multitude de fleurs sessiles (sans pédoncule) insérées en spirale sur une base arrondie ; le réceptacle, entouré d’une involucre haute d’environ 15mm et haute de 6-10 mm de large, est formé par des bractées imbriquées avec des bords frangés, de couleur marron.

Les fleurs à l’extérieur du cercle, appelées fleurs ligulées, font 20-25 mm de long et possèdent une corolle composée de 5 pétales fusionnés, s’étendent latéralement vers l’extérieur, avec un sommet subdivisé en lobes lancéolés ; la corolle est le plus souvent d’une couleur bleue profonde, mais peut présenter différentes graduations de couleurs, allant de blanc au mauve, au bleu.

Les fleurs ligulées sont stériles et ont pour fonction d’attirer l’attention des pollinisateurs , comme les pétales d’une fleur simple. Les fleurs fertiles, appelées fleurs tubulaires ou fleurons, sont à l’intérieur du cercle et font 10-15 mm de long, avec une corolle tubulaires symétrique de couleur violette , et cinq courts lobes.

Forme horticole, largement utilisée dans bordures, jardins de rocailles ou en fleurs coupées © Giuseppe Mazza

Forme horticole, largement utilisée dans bordures, jardins de rocailles ou en fleurs coupées © Giuseppe Mazza

Les fruits, contenant une seule graine, sont appelés des achaines chez les Asteraceae, et font environ 4 mm de long avec une couleur allant du jaune brun au noirâtre ; ils sont surmontées d’une aigrette, le calice modifié de la fleur, qui a pour fonction d’aider à la dispersion. Les fleurons sont bisexuées mais montrent des phénomènes de protandre, les étamines, organes masculins, sont prêtes avant le pistil, organe féminin, empêchant ainsi l’autofécondation et aidant ainsi la pollinisation croisée ; un comportement commun à presque toutes les Asteraceae.

Une seule plante peut produire plusieurs centaines à quelques milliers de graines et est donc considérée comme une espèce nuisible. Elle se reproduit par graines qui peuvent être placées dans le sol directement au printemps ; la meilleure température est autour de 10°C, et la floraison commence après 5 à 6 semaines ; elle s’auto dissémine très facilement, et s’est donc naturalisée presque partout où elle poussait.

C’est une plante qui a toujours attiré l’attention à cause de la couleur bleue de ses inflorescences ; elle est héroïne de nombreuses légendes et d’anecdotes et est une des fleurs nationales de l’Allemagne et de l’Estonie, régions où cette plante n’est pas originaire mais où elle s’est naturalisée. Elle pousse en plein soleil dans n’importe quel type de sol, même si elle préfère les sols neutres ou alcalins et sablonneux. Elle est utilisée de manière massive comme plante ornementale, pour les bordures et les jardins de rocailles, pour lesquels certaines variétés ont été sélectionnées pour une apparence plus compacte, une plus petite taille et des inflorescences plus grosses, en plus de diverses variations de couleurs ; les variétés naines peuvent être cultivées en pots et en jardinières. Elle est aussi utilisée comme fleur coupée, même si beaucoup moins que par le passé, grâce à sa bonne tenue (5 à 7 jours), et entre également dans les compositions de fleurs séchées.

La plante, surtout le capitule, a été utilisée en médecine traditionnelle et l’est encore dans les herboristeries, principalement dans le domaine ophtalmique grâce à la présence de principes actifs tels que les flavonoïdes et anthocyanines ayant des propriétés anti-inflammatoires.

Synonymes : Cyanus segetum Hill (1762); Jacea segetum (Hill) Lam. (1778); Centaurea vegetali Salisb. (1796); Centaurea pulchra DC. (1837); Centaurea umbrosa Huet & Reut. (1856); Centaurea cyanocephala Velen. (1891); Leucacantha cyanus (L.) Nieuwl. & Lunell (1917).

 

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