Combretum indicum

Famille : Combretaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Combretum indicum est un arbuste tropical, sarmenteux ou grimpant, aux tiges ligneuses qui atteignent jusqu'à 10 m. Inflorescences parfumées surtout la nuit. Dans un premier temps les corolles sont blanches pour attirer les papillons appartenant à la famille des sphyngides puis deviennent rouges pour séduire les abeilles et les oiseaux © Giuseppe Mazza

Combretum indicum est un arbuste tropical, sarmenteux ou grimpant, aux tiges ligneuses qui atteignent jusqu'à 10 m. Inflorescences parfumées surtout la nuit. Dans un premier temps les corolles sont blanches pour attirer les papillons appartenant à la famille des sphyngides puis deviennent rouges pour séduire les abeilles et les oiseaux © Giuseppe Mazza

Cette espèce est originaire de l’Afrique : Angola, Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Nigeria, République démocratique du Congo, Sierra Leone, Tanzanie et Togo et de l’Asie : Bangladesh, Cambodge, Chine (Fujian, Guangdong, Guangxi, Guizhou, Hainan, Hunan, Jiangxi, Sichuan et Yunnan), Philippines, Inde, Laos, Népal, Malaisie, Myanmar, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Singapour, Sri Lanka, Taïwan, Thaïlande et Vietnam où elle pousse en bordure des forêts humides, dans les fourrés et le long des cours d’eau jusqu’à environ 1.500 m d’altitude.

Le nom attribué au genre reprend celui qui a été utilisé par Pline l’Ancien pour désigner une espèce que l’on n’a pas réussi à identifier à cause de sa description incomplète. Le nom de l’espèce est l’adjectif latin “indicus, a, um” = de l’Inde, par référence à l’un de ses lieux d’origine.

Noms communs : Burma creeper, Chinese honeysuckle, drunken saylor, quisqualis, Rangoon-creeper, Rangoon-jasmine (anglais), madhumalti (bengali), bing gan zi, dong jun zi, shan yang shi, shi jun zi (chinois), niyog -niyogan (filipino), liane vermifuge (français), ceguk, wedani (javanais), madhu, malati (hindi), dani, udani (malais), arbusto-milagroso (portugais), cocuisa, corazon de hombre, cuiscualis, quiscual, Santa Cecilia (espagnol), indischer Sonderling (allemand), cha mang, lep mue naang (thaïlandais), cha ro, day giun, qua nac (vietnamien).

Le Combretum indicum (L.) DeFilipps (1998) est un arbuste sarmenteux ou grimpant, ligneux, sempervirent ou à feuilles caduques dans les climats les plus frais, dont la longueur peut atteindre 10 m et dont les branches jeunes sont tomenteuses. Ses feuilles sont simples, opposées ou sub-opposées, oblongues-elliptiques et ont un apex pointu et un bord entier de 4 à 16 cm de long et de 2,5 à 8 cm de large. Elles sont recouvertes d’un duvet marron quand elles sont jeunes. Le pétiole, long de 0,5 à 1,5 cm et tomenteux, subsiste après la chute de la feuille et durcit en se transformant en une sorte d’épine recourbée qui facilite l’ancrage de la plante sur des supports. Les inflorescences, portées sur un pédoncule long de 2 à 6 cm, sont terminales et axillaires, souples, longues de 5 à 10 cm, et portent de nombreuses fleurs hermaphrodites sessiles d’environ 3,5 cm de diamètre. Elles ont un calice tubulaire velu de couleur verdâtre, long de 5 à 9 cm, à 5 lobes triangulaires longs de 2 à 3 mm, une corolle à l’apex du calice qui a 5 pétales obovés à oblancéolés à l’apex arrondi, longs de 1 à 1,6 cm et larges de 0,5 à 1 cm, d’abord blancs puis virant rapidement au rose et au rouge foncé, et 10 étamines. Les fleurs sont d’abord dressées ou horizontales puis pendantes, et dégagent un parfum agréable en particulier pendant les heures de nuit. La première nuit, quand elles sont blanches, elles sont visitées par des sphyngides et les jours suivants par des abeilles et des nectariidés. Les fruits, qui sont rarement produits en dehors des zones d’origine, sont des capsules fusiformes, indéhiscentes, pubescentes, de 2,5 à 3, 5 cm de long et d’environ 1 cm de diamètre, dotées de 5 ailes longitudinales, larges de 1 à 2 mm, d’abord rouges puis brun noirâtre à maturité, et contiennent une seule graine pentagonale et noire.

On reproduit cette plante en semant ses graines dans un terreau sableux maintenu humide à la température 22 à 24 °C, par bouturage, l’enracinement étant toutefois difficile à obtenir, en utilisant un fragment de tige ligneux comportant 3 à 4 nœuds, par marcottage ou au moyen de drageons racinaires.

C’est une espèce vigoureuse à la floraison abondante et spectaculaire, presque permanente sous les tropiques, qui peut être cultivée en plein soleil ou, au plus, sous un léger ombrage dans les zones aux climats tropical, subtropical et, marginalement, tempéré chaud où les plantes adultes peuvent supporter des valeurs de température de l’ordre de 0 °C, éventuellement au prix de la perte de leur partie aérienne, seulement si ces valeurs sont exceptionnelles et de courte durée. Elle n’est pas particulièrement exigeante en ce qui concerne le sol, pourvu qu’il soit bien drainé, mais elle pousse le mieux et fleurit abondamment dans ceux qui sont riches en substances organiques. Les arrosages doivent être réguliers et abondants, spécialement pendant la phase initiale de croissance en cas de températures élevées et en l’absence de pluie. Une fois bien enracinée elle peut supporter de courtes périodes de sécheresse. En la taillant fortement et de façon appropriée on peut la faire pousser en lui donnant la forme d’un arbuste et la faire grimer sur des grillages robustes ou des pergolas. Une variété à 10 pétales ou plus, la ‘Flore Pleno’, a fait l’objet d’une sélection.

Différentes parties de cette plante sont utilisées dans la médecine traditionnelles de diverses populations, les Chinois en particulier.

Synonymes : Quisqualis indica L. (1762); Kleinia quadricolor Crantz (1766); Quisqualis glabra Burm.f. (1768); Quisqualis pubescens Burm.f. (1768); Quisqualis ebracteata P.Beauv. (1806); Quisqualis obovata Schumach. & Thonn. (1827); Quisqualis loureiroi G.Don (1832); Quisqualis villosa Roxb. (1832); Quisqualis madagascariensis Bojer (1837); Quisqualis sinensis Lindl. (1844); Quisqualis spinosa Blanco (1845); Quisqualis longiflora C.Presl (1851); Quisqualis grandiflora Miq. (1861); Mekistus sinensis Lour. ex Gomes Mach. (1868).

 

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