Gyromitra infula

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Texte © Massimiliano Berretta

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Gyromitra infula est un champignon à l'odeur et au goût agréables mais toxique.

Gyromitra infula est un champignon à l’odeur et au goût agréables mais toxique © Giuseppe Mazza

Famille : Discinaceae Benedix, 1961

Genre : Gyromitra Fries, 1849

Gyromitra infula (Schaeffer) Quélet, 1886

L’épithète infula vient du latin “infula” = coiffe sacerdotale avec des rubans ou mitre des évêques à cause de sa forme

En Italie il est communément appelé “Elvella infula”, “Elvella mitrata” et “Spugnola mitrata”, en France “Gyromitre en turban”, en Espagne “orella de gat” en catalan et “mitra marroi” en euskara, en Allemagne “Bischofsmütze” et en Angleterre “hooded false morel” et “elfin saddle”.

Description du genre

Le genre Gyromitra comprend des champignons ascomycètes de l”hémisphère Nord et compte lui-même 18 espèces.

Les caractéristiques générales de ce genre sont : un carpophore de dimensions moyennes ou moyennement grand avec une mitre de forme irrégulière, cérébriforme, selliforme où se situe l’hyménium et de couleur brun rougeâtre ou brun ambré. Le pied ou stipe est court, parfois trapu, blanchâtre, lisse, parfois rainuré et creux. Sa chair est fragile. Les spores sont blanches, ellipsoïdales, lisses à finement verruqueuses. Ce sont toutes des espèces terricoles qui fructifient dans les forêts de conifères et/ou de feuillus au printemps.

Saprophyte, Gyromitra infula pousse dans les forêts de conifères ou mixtes sur la litière et des débris ligneux.

Saprophyte il pousse dans les forêts de conifères ou mixtes sur la litière et des débris ligneux © Giuseppe Mazza

Description de l’espèce

Chapeau : il est constitué d’une mitre de 5 à 10 cm de haut et de 5 à 12 cm de large composée de 2 à 4 lobes pointus repliés vers le pied et formant une selle ondulée à plissée, veinée ou bossue, de couleur brun rougeâtre, brun cannelle ou brun châtaigne, plus foncée avec le temps et furfuracée en partie haute. Sa surface du côté inférieur est pruineuse et de couleur plus claire.

Hyménium : furfuracé, l’hyménium, situé sur la paroi externe de la mitre, est ondulé et lisse.

Pied : il mesure 3 à 5 x 1,5 à 2 cm. Il est cylindracé au début puis comprimé et rainuré, pruineux, brun pâle puis rougeâtre ou gris lilas, voire rose clair, et creux avec des cloisons et des cavités qui le parcourent à l’intérieur.

Chair : elle est fine, élastique, coriace, blanchâtre, rougeâtre et a un odeur fongique et un goût agréable.

Habitat : c’est un champignon saprophyte. Il pousse dans les forêts de conifères ou mixtes sur la litière et des débris ligneux ou dans des zones incendiées et aussi sur la sciure ou des sols durs et compacts, en été et en automne.

Comestibilité

Il est toxique et contient de la gyromitrine, un composé toxique qui, quand il est métabolisé par l’organisme, se transforme en monométhylydrazine, un composant de combustibles de fusées.

Asques, paraphyses et spores de Gyromitra infula.

Asques, paraphyses et spores de Gyromitra infula © Pierluigi Angeli

Microscopie

Les spores sont ellipsoïdales, lisses, hyalines et biguttulées. Elles ont une paroi épaisse et mesurent 19 à 25 x 8 à 10 microns. Les asques sont octosporées, non amyloïdes, cylindracées et mesurent 240 à 295 x 13,5 à 16,5 microns. Les paraphyses sont cylindracées, minces, septées, très ramifiées. Leur apex comporte un pigment glandulaire brunâtre.

Observations : on peut le confondre avec Gyromitra esculenta (Persoon) Fries 1849 qui a toutefois une surface ridée (semblable à un cerveau), non ondulée ou irrégulière comme Gyromitra infula et avec Gyromitra ambigua (P. Karsten) Harmaja 1969 qui lui ressemble beaucoup par l’aspect. Il s’avère qu’habituellement il n’est pas possible de distinguer les deux espèces sans examiner leurs caractéristiques microscopiques. Gyromitra ambigua a un pied dont les teintes violettes sont plus prononcées et des spores plus grandes et une mitre en forme de selle qui pourrait parfois inciter à le confondre avec certaines espèces du genre Helvella mais ces dernières ont d’ordinaire des couleurs plus grises et des lobes plus minces et rainurés.

Synonymes

Helvella infula Schaeffer, 1774 (basionimo) ; Physomitra infula (Schaeffer) Boudier 1907 ; Elvela infula Schaeffer, 1774, Helvella brunnea J.F. Gmelin 1792 ; Helvella monachella (Scopoli) Fries 1822 ; Leptopodia monachella (Scopoli) Boudier ; Phallus monachella Scopoli 1772.

 

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