Luscinia megarhynchos

Famille : Muscicapidae

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Texte © Dr. Gianfranco Colombo

 

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Traduction en français par Catherine Collin

 

Luscinia megarhynchos, Muscicapidae, Usignolo

Prompt à se cacher dans les bois, même si en ville il ne craint pas l’homme, Luscinia megarhynchos a une aire de nidification très vaste : l’Europe continentale, une partie de l’Asie Centrale et les côtes Nord-Ouest de l’Afrique © Luigi Sebastiani

Une légende raconte que le Rossignol ne chantait que durant le jour et que la nuit il se reposait, caché dans les buissons de chèvrefeuille et les pampres des vignes.

Puis, une nuit, alors que son sommeil était plus lourd que d’habitude, une vrille s’accrocha à ses pieds, le piégeant et l’empêchant de s’envoler à l’arrivée du jour nouveau.

C’est pourquoi, afin de garder sa liberté, le Rossignol apprit à chanter durant la nuit, tout le temps que dure l’obscurité, évitant soigneusement de s’endormir.

En vérité, des légendes concernant cet oiseau il en existe un très grand nombre et chaque région de sa vaste aire de répartition propose une fable de son cru, liée aux traditions religieuses ou aux légendes en lien avec l’agriculture ou à des histoires d’amours impossibles, toujours étroitement rattachées à son chant mélodieux et aux heures particulières auxquelles il choisit de se livrer à cette occupation.

Si l’on omet les oiseaux nocturnes qui ont fait de l’obscurité leur monde, les oiseaux diurnes sont peu à chanter la nuit et encore moins à le faire d’une façon aussi mélodieuse que le Rossignol philomèle.

Seuls la Caille des blés (Coturnix coturnix), le Coucou gris (Cuculus canorus), le Rouge-gorge (Erithacus rubecula), occasionnellement certains oiseaux de l’espèce Acrocephalus (Acrocephalus spp.) et quelques Bruants (Emberiza spp.) l’imitent, mais sans atteindre les sons si mélodieux ni l’emphase qui rendent cet oiseau si célèbre.

Le Rossignol philomèle  (Luscinia megarhynchos Brehm, 1831) appartient à l’ordre Passeriformes et à la famille Muscicapidae. C’est l’un des oiseaux les plus connus de nos régions paléarctiques même si, de par sa réserve et sa livrée plutôt modeste, il n’est pratiquement connu que des ornithologues.

Un temps assigné à la famille des Turdidés, il est aujourd’hui placé dans celle comprenant les Gobemouches, c’est-à-dire les Muscicapidés.

Le nom commun de rossignol a été utilisé pour indiquer d’autres espèces d’oiseaux, n’appartenant souvent pas à la même famille, qui par leur chant ou par certains comportements se réfèrent au rossignol. En italien nous avons Usignolo di fiume (Rossignol de rivières) (Cettia cetti), Usignolo d’Africa (Rossignol d’Afrique) (Cercothrichas galactotes), Usignolo del Giappone (Rossignol du Japon) (Leiothrix lutea) mais aussi  l’Usignolo maggiore (grand Rossignol) (Luscinia luscinia) qui, comme nous le verrons est morphologiquement presque identique au Rossignol philomèle. En Français nous avons Rossignol châtaigner (Hemixos castanonotus) ou Rossignol à flanc roux (Tarsiger cyanurus).

L’étymologie du nom scientifique du genre Luscinia trouve son origine dans le terme latin homonyme “luscinia” = rossignol et pour l’espèce megarhynchos du grec “mega” = grand et “rhunkhos” = bec, pour le distinguer de son congénère le Rossignol progné (Luscinia luscinia).

Luscinia megarhynchos, Muscicapidae, Usignolo

Lorsqu’ils arrivent, fin avril, les mâles se font immédiatement remarquer par leur chant mélodieux qui sert à délimiter leur territoire de chasse et à attirer les femelles, pratiquement muettes, sauf pour de petits rappels © Gianfranco Colombo

Il est à noter que Linné classifia d’abord, en 1758, le Rossignol progné lui donnant le nom de Motacilla luscinia alors que le Rossignol philomèle n’a eu une distinction correcte que 73 ans plus tard, de la part de Brehm.

Une déformation du terme “lusciniolus” = petit luscinia, suivie d’autres altérations verbales a mené à l’ajout d’un r-initial, devenant rossignol dans l’aire franco/ibérique.

Dans d’autres pays on a accolé à son nom vulgaire le mot “nuit” justement pour sa principale caractéristique comportementale.

En anglais : Common Nightingale, en allemand Nachtigall, en italien Usignolo comune, en espagnol Ruiseñol comun et en portugais Rouxinol comun.

Son nom japonais est très romantique : Sayonakidori, dérivé de “sayonara” = salut et “kidori” = affection.

Qui ne s’est jamais arrêté pour écouter son chant durant la nuit ?

Il suffit d’un buisson épais et un peu en retrait, d’une rangée d’arbres bas près d’un ruisseau courant à ses pieds ou encore d’un coin de jardin suffisamment vaste pour lui procurer un peu d’intimité et voilà qu’apparaît à l’improviste, sans qu’on l’ait remarqué, ce chanteur nocturne qui ne passe pas inaperçu ou plutôt “inécouté”.

Il n’est pas rare de l’entendre en ville, dans les jardins publics ou dans les vieux jardins de grandes propriétés, montrant une familiarité que ne laissait pas prévoir son caractère réservé.

Cet élément a donné à Manning Sherwin l’inspiration pour composer sa célèbre chanson “A nightingale sang in Berkeley square” rappelant que même au centre de Londres ces oiseaux trouvaient un temps l’habitat adéquat pour égayer les soirées des amoureux fréquentant les jardins de cette avenue bordée d’arbres.

…. Les rues de la ville étaient pavées d’étoiles, ce rendez-vous était si romantique et quand nous nous sommes embrassés et souhaité bonne nuit, un rossignol chantait à Berkeley Square…

De très nombreux poètes européens l’ont chanté dans leurs poèmes, non seulement pour son romantisme et pour le fort pouvoir émotionnel de ses trilles mais aussi parce qu’il est le symbole du crépuscule et de l’aube.

Shakespeare fait dire à Juliette au lendemain de sa nuit d’amour avec Romeo:  …“Non, ce n’est pas le jour, ce n’est pas l’alouette dont le chant a frappé ton oreille inquiète, c’est le doux rossignol. Toutes les nuits il chante sur le grenadier là-bas. Crois-moi, amour, c’était le rossignol…”

Carducci au contraire, dans son poème “Devant San Guido”, annonce l’arrivée de la nuit en se rappelant  : …“Et comme ce couchant est plein de vols d’oiseaux ! Comme il est joyeux le gazouillis des passereaux ! La nuit venue les rossignols chanteront : reste, et les fantômes mauvais, oh ! ne les suis pas …“

Luscinia megarhynchos, Muscicapidae, Usignolo

Il se nourrit d’insectes, y compris chrysalides et larves, et de tous les invertébrés qu’il réussit à découvrir dans l’herbe et sur les branches. En août, avant de repartir, il change son régime alimentaire, y intégrant des baies et des fruits sauvages pour atteindre la quantité de gras nécessaire pour affronter le voyage vers l’Afrique Centrale © Luigi Sebastiani

Réalisateurs, musiciens, écrivains ont complété le cadre littéraire autour de cet oiseau tant aimé. Vivaldi, Haendel, Beethoven, Mendelssohn, Liszt, Respighi, en des siècles différents, ont su rendre son chant dans leur inoubliable musique.

Zoogéographie 

L’aire de nidification du Rossignol philomèle est extrêmement vaste et couvre toute l’Europe continentale, une partie de l’Asie centrale et les côtes Nord-Ouest de l’Afrique.

Il est absent au nord des côtes de la mer Baltique, d’Irlande et d’Ecosse, de tous les pays scandinaves et vers l’Est de Pologne et d’Ukraine, de tout le Centre-Nord de la Russie et de toutes les aires à la même latitude jusqu’à la Mongolie, territoire occupé par de petites populations éparses et point le plus à l’Est de son aire de répartition. La limite Sud de son aire voit la présence de quelques populations dans la péninsule arabique, en Iran, en Afghanistan et au nord de la chaîne himalayenne jusqu’à rejoindre la Mongolie.

Le Rossignol est un migrateur à longue distance et toutes les populations passent l’hiver en Afrique, dans une bande qui suit parallèlement la limite méridionale du désert du Sahara.

Luscinia megarhynchos, Muscicapidae, Usignolo

Ici il peut s’exposer fièrement bien en vue afin de contrôler son territoire alors qu’en Afrique où il hiverne il est timide, presque muet, sauf pour de petits signaux d’avertissement en cas de dangers © Gianfranco Colombo

Cette bande continue va du Sénégal à la Corne de l’Afrique, aire accueillant aussi bien les populations d’Europe de l’Est que toutes celles en provenance d’Asie.

La migration vers le Nord voit arriver les premiers individus dans les aires de nidification vers la fin avril alors que la phase migratoire automnale débute dès le mois d’août pour finir une dizaine de semaines plus tard.

Ecologie et Habitat

Le milieu fréquenté par le Rossignol philomèle durant la période de nidification diffère grandement de celui où il hiverne.

En hiver, la vie de ce petit oiseau est une lutte incessante pour la survie. Il est en compétition avec les espèces autochtones qu’il rencontre sur les lieux d’hivernage. Dans les aires de nidification il trouve aisément à conquérir un habitat idéal pour élever ses petits et perpétuer l’espèce.

Les rossignols sont présents dans les milieux boisés, dans les épais buissons, dans les zones ripariennes, le long des cours d’eau même petits, dans le dense maquis méditerranéen ainsi qu’en tous les autres lieux qui fournissent une couverture arborée, même de faible hauteur et qui assurent la présence d’un sous-bois humide et dégagé, riche en humus où il peut gratter le sol à la recherche de nourriture.

Taillis de noisetiers, bosquets d’acacias et d’aulnes, bas platanes avec des branches pendant au dessus de l’eau, sont des lieux parfaitement adaptés à la présence de ce petit oiseau. Dans ce milieu il trouve un biotope idéal pour s’alimenter, nicher et se cacher à la vue de qui chercherait à le voir lors de ses manifestations sonores innées et manifestes.

Bien que très réservé, le Rossignol philomèle ne craint pas l’homme. Il choisit invariablement un poste d’observation sur une position suffisamment élevée, d’où il peut facilement observer les alentours et souvent ne se déplace pas lorsque quelqu’un approche.

Ceci explique qu’il se soit installé dans les villes, affrontant le bruit et les contraintes de la vie urbaine.  A ce sujet, certaines études ont mis en évidence le fait que les rossignols citadins vocalisent sur une tonalité plus accentuée que ceux de la campagne, afin d’essayer de surpasser avec leur chant la rumeur de la ville.

Le Rossignol philomèle sait se rendre invisible, bien dissimulé et exploite à la perfection son don inné pour le mimétisme.

Au contraire du Rossignol progné, le Rossignol philomèle préfère des climats plus ensoleillés et tempérés. Il évite les aires trop chaudes et arides.

Luscinia megarhynchos, Muscicapidae, Usignolo

Sous les tropiques le milieu est très hostile pour un petit oiseau né pour les ronciers, les cours d’eau et un sous-bois humide et clair, riche en humus, où il peut gratter le sol © Luigi Sebastiani

D’une part l’abandon par l’homme des zones rurales a accentué la formation de milieux propices à la présence de cet oiseau mais d’autre part le changement structurel du type d’agriculture, effectué sur de vastes aires de notre territoire et d’abord dévolu à la monoculture a, dans certaines régions, complètement fait disparaître son habitat traditionnel.

Dans les aires d’hivernage le milieu est assez varié, généralement sec et couvert de buissons comme l’est le sahel, même si la plus grande densité se rencontre dans les aires ripariennes, le long des rivières et des cours d’eau et dans des bosquets plus ou moins épais.

Là-bas le rossignol est encore plus réservé que d’habitude, peut-être incapable de se trouver à l’aise dans un milieu totalement différent de celui qu’il vient à peine de quitter et où la possibilité de se dissimuler est la chose la plus importante puisqu’elle signifie la survie.

En Afrique il ne se conquiert pas de territoire à défendre, il ne chante pas, il reste pratiquement muet sauf pour de petits signaux d’avertissement qu’il émet dès qu’un danger se présente. L’hivernage en terre étrangère représente une période difficile pour tous les migrateurs qui, en plus de devoir s’adapter à un milieu qui leur est étranger, se trouvent confrontés à une compétition acharnée avec les populations indigènes pour l’alimentation.

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Sa livrée est très modeste : brun-châtain sur les parties supérieures du corps et blanc-crème passé sur la poitrine jusqu’en-dessous de la queue. Il peut mesurer jusqu’à 17 cm pour un poids de 23 g et une envergure de 24 cm © Luigi Sebastiani

Morpho-physiologie

Si grande est la beauté de son chant, si insignifiante est sa livrée ! On en vient à penser qu’après lui avoir fait don de ce beau chant, la Nature s’est souvenue lui avoir offert plus que son dû et qu’il n’aurait donc rien de plus en partage.

Rien d’étrange à cela ! Le Paon bleu (Pavo cristatus) a lui reçu sa magnifique queue et un chant comptant parmi les plus désagréables, le Rossignol philomèle a donc reçu les mêmes dons mais en sens inverse !

Il faut dire aussi que si cet oiseau avait eu une livrée flamboyante, il aurait souvent été la victime toute désignée des prédateurs, vu son habitude d’annoncer sa présence de façon si évidente et persistante, présence heureusement dissimulée par un mimétisme naturel.

Le rossignol a une livrée tout à fait modeste aux couleurs ternes. Il est entièrement brun-châtain sur les parties supérieures du corps et blanc-crème passé sur la poitrine jusqu’en-dessous de la queue.

La seule particularité de cette livrée se voit sur la queue qui présente une couleur noisette plus claire accentuée et se remarque en particulier quand l’oiseau volète au ras du sol dans les buissons.

Sa taille n’atteint que rarement les 17 cm pour un poids de 23 g et une envergure d’environ 24 cm.

On comprend donc mieux son mimétisme lorsqu’il est plongé au cœur de l’épais feuillage sombre d’un buisson de ronces.

Un petit oiseau, cryptique, caché dans l’ombre et presque toujours immobile.

Au contraire des sylvidés et des acrocéphalidés, oiseaux fréquentant les mêmes milieux. Le Rossignol philomèle ne montre pas la vivacité de mouvements propre à ces familles, préférant rester immobile et caché sur un rameau que ce soit quand il chante ou quand il attend pour attraper une proie.

Il n’y a aucun dimorphisme sexuel et les immatures ne  sont reconnaissables qu’au début par leurs queues plus courtes et moins pointues que celles des adultes. La maturité sexuelle se produit vers les deux ans.

Trois sous-espèces ont été classifiées, en liens étroits avec le milieu fréquenté : Luscinia megarhynchos megarhynchos d’Europe, Moyen-Orient et Afrique du Nord, Luscinia megarhynchos africana d’Anatolie, du Caucase, Irak et Iran et Luscinia megarhynchos golzii, d’Asie centrale jusqu’à la Mongolie.

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Il bâtit son nid à quelques centimètres du sol : une coupe profonde cachant presque en entier la femelle qui couve. Il contient généralement 5 œufs, eux aussi cryptiques © Museo Civico di Lentate sul Seveso

Biologie reproductive

Le Rossignol philomèle commence à chanter dès qu’il rejoint le lieu choisi pour nicher. Ce sont les mâles qui arrivent les premiers, quelques jours avant les femelles, de façon à occuper une aire et à commencer à signaler aux femelles en migration leur présence et qu’un territoire a été conquis.

Le chant de nuit met en évidence le fait que la migration a lieu de nuit même si, en ces jours d’excitation saisonnière, le chant se produit et continue inlassablement, y compris de jour, surtout dans les semaines suivant l’arrivée, quand le mâle en plus de signaler sa possession du territoire, réconforte la femelle occupée à couver.

Le nid est bâti par la femelle supervisée par le mâle. Il est généralement installé à quelques centimètres du sol ou même à terre, entre les rameaux d’un aulne étêté ou d’autres arbustes. Quelquefois on le trouve un peu au dessus du sol accroché dans de bas ronciers mais toujours bien dissimulé à la vue, remarquablement mimétique dans le milieu environnant.

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L’incubation dure moins de deux semaines et les petits, nourris sans répit par leurs parents, quittent le nid après 12 jours. Les parents s’occuperont encore d’eux pendant 2 semaines environ, le temps d’apprendre l’art de la chasse © Museo Civico di Lentate sul Seveso

Le nid est fait de feuilles sèches bien juxtaposées entre elles, de façon à ressembler à un amas désordonné de matériaux pourrissants mais en fait cela se révèle être une coupe profonde et parfaitement construite, garnie de matériaux secs plus fins et doux de façon à rendre ce nid extrêmement confortable pour la ponte et l’incubation.

Lorsque la femelle y est couchée elle disparaît presque entièrement à la vue dans la profondeur du nid, ne montrant que la pointe de sa queue.

Les 5 œufs habituellement pondus sont eux aussi très cryptiques, montrant un coloris gris-vert uni qui les rend invisibles grâce à la profondeur de la coupe et au milieu très sombre où le nid est installé.

L’incubation, dévolue à la femelle, dure moins de deux semaines et les jeunes quittent le nid après 12 jours mais les parents s’occupent assidûment d’eux pendant au moins deux semaines encore.

Si les conditions climatiques le permettent, le Rossignol philomèle peut effectuer deux couvées par an. Le couple est monogame pour une seule saison de reproduction.

Le régime alimentaire de ce petit oiseau est surtout composé d’insectes, de chrysalides et de chenilles et en général de tous les autres invertébrés. Durant la période précédant la migration, il change de type d’alimentation passant partiellement à un régime composé de baies et de fruits sauvages, afin de gagner la quantité de gras nécessaire pour lui permettre d’affronter le long voyage vers le centre de l’Afrique.

Revenant à son comportement vocal, le répertoire du Rossignol philomèle n’est en aucun cas comparable avec celui d’autres oiseaux. La puissance de son chant si mélodieux et le grand nombre de gazouillis qu’il propose le rendent unique.

On a calculé que les mâles adultes avec quelques années d’expérience pouvaient dépasser 200 types de gazouillis durant leur chant.

Luscinia megarhynchos, Muscicapidae, Usignolo

Les populations de Luscinia megarhynchos sont stables et si l’on considère sa vaste aire de répartition, ce n’est pas une espèce en danger © Bruno Dentesani

Sifflements, trilles, modulations et tremolos, forment une grande part de leur répertoire. Cette capacité vocale est apprise par les jeunes dès les premiers jours de leur envol, en écoutant et imitant leurs vieux maîtres.

Ce n’est qu’ainsi qu’ils seront en mesure l’année suivante de se conquérir un territoire et d’attirer une femelle en migration : meilleure est l’aptitude au chant du sujet, plus nombreuses seront les possibilités de conquérir une partenaire. Pourtant, ils ne réussiront pas tous dans cet apprentissage et il faudra souvent plusieurs saisons avant d’y parvenir avec succès.

A propos du chant, comme il arrive souvent chez les oiseaux chanteurs qui occupent de vastes territoires, on a noté au sein des populations de rossignols l’emploi de dialectes locaux selon les différentes souches d’origine, permettant de les distinguer.

Pour conclure, ce rossignol est donc un oiseau invisible, timide et réservé, amoureux de la solitude et de la tranquillité mais il demeure l’un des oiseaux les plus aimés et connus des populations qui partagent son territoire.

Son chant ne nécessite aucune traduction : c’est un langage sans frontières, un message cosmopolite de mélancolie, une suave antienne sans âge qui a accompagné à travers les siècles les romantiques et passionnées nuits d’été de nos campagnes.

Comme le disait Giambattista Marino, poète italien du Royaume de Naples, il y a 5 siècles… “en mille formes son chant se divise et transforme une langue en mille langues !

 

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