Mauritia carana

Famille : Arecaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Mauricia carana croît dans les zones inondées le long des cours d'eau du Brésil, de Colombie, du Pérou et du Venezuela. Espèce dioïque à tige solitaire, haute de 18 m et 30-40 cm de diamètre © Giuseppe Mazza

Mauricia carana croît dans les zones inondées le long des cours d'eau du Brésil, de Colombie, du Pérou et du Venezuela. Espèce dioïque à tige solitaire, haute de 18 m et 30-40 cm de diamètre © Giuseppe Mazza

L’espèce est originaire du Brésil (Amazonas), de Colombie (Amazonas, Guainía et Guaviare), du Pérou (Loreto) et du Venezuela (Amazonas) où elle croît dans les forêts pluviales et les savanes, principalement le long des cours d’eau sur des sols périodiquement inondés constitués de sable blanc, à basse altitude.

Le genre a été dédié au gouverneur de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales au Brésil Johan Mauritz van Nassau-Siegen (1604-1679) ; le nom spécifique dérive du nom local “caraná” sous lequel elle est appelée au Brésil, en Colombie et au Venezuela.

Noms communs : carana palm (anglais) ; buriti-mirim, caraná, caraná-do-mato, miritirama, muhῖ (Brésil) ; canangucha de sabana, canangucha paso, caraná, muhı-nyu, puy (Colombie) ; aguaje, aguaje de varillal (Pérou) ; caraná (Venezuela).

Mauritia carana Wallace (1853) est une espèce dioïque à tige solitaire, dressée, mesurant jusqu’à 18 m de hauteur et 30 à 40 cm de diamètre, lisse et de couleur gris clair dans les parties les plus vieilles non recouvertes par la base des feuilles mortes. Les feuilles, sur un pétiole long d’environ 2 m, sont costopalmées, d’environ 2 m de longueur et de 3 à 3,5 m de largeur divisées en 140 à 150 segments disposés sous des angles différents ; la base du pétiole est pourvue au niveau du bord de longues fibres pendantes. Inflorescences ligneuses semi pendantes entre les feuilles, mesurant environ 1,5 m de longueur, ramifiées du second ordre, avec de 16 à 18 ramifications distiques, longues jusqu’à 70 cm, et des fleurs disposées par paires chez les individus mâles, solitaires chez les femelles. Fruits subglobuleux, de 5 à 7 cm de diamètre, recouverts d’écailles imbriquées de couleur brun rougeâtre, ne contenant qu’une seule graine globuleuse.

La reproduction se fait par les graines préalablement maintenues dans l’eau pendant 2 jours, dans un substrat sableux maintenu humide à 26-28 °C, avec des temps de germination relativement variables, de 1 à 5 mois. Espèce de grande valeur décorative méritant une meilleure diffusion dans les régions au climat tropical humide et marginalement subtropical, comme sujet isolé ou en groupes, dans les parcs et les grands jardins. Elle nécessite une exposition en plein soleil ou légèrement ombragée, en particulier pendant la phase juvénile, des températures et une humidité ambiante élevées et constantes et n’est pas particulièrement exigeante en ce qui concerne les sols, même si elle les préfère sablonneux, pourvu qu’ils soient maintenus humides. Elle peut également être utilisée dans les zones tropicales à climat saisonnier, en prenant soin d’effectuer des arrosages fréquents et abondants pendant les périodes de sécheresse. Les feuilles, pour leur résistance et leur durabilité, sont utilisées pour couvrir les habitations et les tiges comme éléments porteurs ; les fruits sont parfois consommés par les populations autochtones, mais ils ne sont pas très attrayants, et les graines sont utilisées pour réaliser des objets artisanaux.

Synonymes : Orophoma carana (Wallace ex Archer) Spruce ex Drude (1881).

 

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