Oncosperma horridum

Famille : Arecaceae


Texte © Alessandro Marini

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Oncosperma horridum

Largement répandu dans les forêts pluviales du Sud-Est asiatique Oncosperma horridum peut atteindre 20 m de haut © Zaki Jamil

Oncosperma horridum (Griff.) Scheff. est une espèce monoïque qui possède une vaste aire de répartition dans le Sud-Est asiatique où on peut la rencontrer en Thaïlande, en Malaisie, à Bornéo, aux Philippines, à Sulawesi et à Sumatra. Elle pousse depuis les forêts pluviales de plaine jusqu’aux  versants montagneux à une altitude de 1000 m.

Le nom du genre Oncosperma est issu des mots grecs “ὄγκος” (oncos)  = grosseur, protubérance et “σπέρμα” (spérma) = graine, par allusion à la surface des graines de cette plante. Le nom de l’espèce horridum vient du latin “horridus” = hérissé, hirsute, par référence aux dangereuses épines présentes sur ce palmier.

Noms communs : Bayas (malais), Nibong (indonésien), Lao cha on khao (thaïlandais), Mountain Nibong palm, Thorny palm (anglais), Ba ya ye zi (chinois).

Oncosperma horridum est une espèce multicaule, souvent aussi solitaire, qui peut former des touffes de 4 à 10 stipes minces et droits pouvant atteindre 20 m de haut et un diamètre de 25 cm, ce qui lui permet de dominer les autres arbres de la forêt tropicale.

Les stipes sont gris, recouverts d’épines noires, acuminées, tournées vers le bas et longues jusqu’à 10 cm et se singularisent par des anneaux marron correspondant à la base des feuilles qui sont tombées.

La couronne, qui est grande, se compose de feuilles pennées, légèrement recourbées et pouvant dépasser 3 m de long. Les pinnules, pointues, de couleur verte et brillantes, sont disposées de façon uniforme sur les bords du rachis et sur un seul niveau, légèrement pendantes, longues jusqu’à 50 cm et larges de 3 cm.

Les feuilles sont portées par des pétioles foncés, épineux, longs jusqu’à 1 m qui se terminent en formant une gaine de couleur vert/gris qui enveloppe complètement le tronc et qui est longue jusqu’à 1 m et est, elle aussi, épineuse.

Les grandes inflorescences jaunes sortent de dessous la gaine en parallèle aux anneaux du stipe et sont ramifiées, épineuses et longues jusqu’à 60 cm. Elles sont à l’origine renfermées dans une spathe  grise, caduque et très épineuse. Elles portent des fleurs disposées en spirale sur toute leur longueur et agencées sous forme de triades composées de deux fleurs mâles et d’une fleur femelle.

Les fruits sont ovales, cireux, d’abord verts puis marron et enfin noirs quand ils sont mûrs et ont un diamètre de 1,5 à 2 cm. On reproduit cette plante au moyen de ses graines qui germent en moins de 2 mois après les avoir plongées dans de l’eau tiède pendant 24 heures et plantées ensuite dans un récipient sur un lit chaud à la température de 28 °C.

Oncosperma horridum ressemble beaucoup à sa congénère Oncosperma tigillarium qui est plus fréquemment cultivée et dont on peut la distinguer par le fait qu’elle forme des buissons qui comportent peu de stipes ou même un seul et aussi parce que ses feuilles sont plus grandes et ont des pinnules presque plates au lieu de pendre élégamment comme chez Oncosperma tigillarium.

Oncosperma horridum

C’est une espèce solitaire ou multicaule, comme ici à gauche avec un nouveau stipe en formation. À droite, détail du rachis chargé de fruits et du stipe fort épineux © Giuseppe Mazza e Zaki Jamil

Oncosperma horridum est un palmier très décoratif mais n’est guère répandu en dehors du Sud-Est asiatique aussi parce qu’en culture on lui préfère Oncosperma tigillarium en raison de ses qualités esthétiques supérieures.

La présence d’épines sur toutes les parties de cette plante doit être prise en compte quand on envisage de l’utiliser dans des parcs et jardins. On peut seulement la cultiver dans des climats tropicaux ou subtropicaux chauds en sachant qu’une exposition à des températures comprises entre 5 et 10 °C peut abîmer ou même tuer cette plante. Elle a besoin d’un milieu très humide et se rabougrit dans les zones où les pluies pendant le mois le plus sec n’atteignent pas au moins 25 mm.

C’est une espèce à la croissance très rapide qui s’adapte à n’importe quel type de sol mais qui préfère ceux qui sont humides, bien drainés et situés à proximité de l’eau. Elle doit être placée en plein soleil bien qu’au stade juvénile il soit préférable de la mettre sous un ombrage partiel. Elle résiste très bien aux embruns et à l’eau saumâtre.

Oncosperma horridum

La spathe, ici tombée au sol, est elle aussi très épineuse. Le bourgeon apical est comestible. Les feuilles sont tressées pour faire des paniers ou couvrir les habitations. Les stipes, élastiques et très résistants aux embruns et au pourrissement sont utilisés pour les embarcations et des structures en mer pour l’élevage ou la capture de poissons © Giuseppe Mazza

Oncosperma horridum est particulièrement apprécié dans son aire d’origine pour son bourgeon apical qui est comestible et utilisé de diverses façons dans la cuisine locale. Ses feuilles sont tressées pour faire des paniers et d’autres objets et sont également employées pour couvrir les habitations.

Ses stipes robustes mais élastiques sont utilisés pour la construction des maisons où ils servent de fondations et de planchers et sont préférés à ceux des autres arbres à cause de leur grande durabilité. Du fait de leur résistance aux embruns et au pourrissement ils sont utilisés pour la construction des kélongs, des structures en mer sur pilotis qui servent à l’élevage ou la capture de poissons, et aussi pour la construction d’embarcations.

Le statut de conservation de cette espèce n’a pas encore été fixé par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Cette espèce est considérée comme vulnérable dans certains secteurs de son aire de répartition où elle n’est présente que dans des zones protégées.

Synonymes : Areca horrida Griff.;  Oncosperma horrida (Griff.) Scheff.

 

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