Paphiopedilum armeniacum

Famille : Orchidaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Paphiopedilum armeniacum, chez elle en Chine et en Birmanie, a été découverte seulement en 1979 © G. Mazza

Paphiopedilum armeniacum, chez elle en Chine et en Birmanie, a été découverte seulement en 1979 © G. Mazza

L’espèce est originaire de Chine (Yunnan occidental) et du nord de la Birmanie, où elle croit dans les forêts ou les bosquets sur les pentes rocheuses calcaires exposées au nord, entre 1400 et 2100 mètres d’altitude, sous un climat caractérisé par des pluies abondantes en été et de légers brouillards persistants en hiver .

Le nom de genre est une combinaison des mots grecs “Παφια” (Paphia), attributs d’Aphrodite, et “πεδιλον” (pedilon) = sandale, en référence à la forme du labelle.

Le nom d’espèce fait référence à la couleur des fleurs du premier spécimen décrit qui rappelle celle des fruits de l’abricotier Prunus armeniaca L. (1753).

Noms communs : golden slipper orchid (anglais).

Paphiopedilum armeniacum S.C. Chen & F.Y.Liu (1982) est une espèce terrestre ou lithophyte au rhizome rampant long et mince et aux touffes espacées, jusqu’à 10 à 15 cm, constituées de 5 à 7 feuilles oblongues-linéaires, de 6 à 12 cm long et 2 à 2,5 cm de large, distiques, coriaces, à l’apex générale- ment pointu et à la marge finement dentelée, densément maculées de pourpre foncé sur la face inférieure, tachetées de vert clair et de vert foncé sur la face supérieure. Hampe florale terminale, dressée, portant généralement une seule fleur, rarement deux, de 6 à 10 cm de diamètre, de couleur allant du jaune pâle au jaune abricot avec des veines rouges sur le staminode et des taches pourpres à l’intérieur du labelle ; pédoncule, long de 13 à 28 cm, jaune verdâtre tacheté de pourpre et pédicelle et ovaire, de 3 à 3,5 cm de long, de couleur verte.

Sépale dorsal ovale à l’apex pointu et aux marges finement ciliées, pubescent à la base, de 2 à 4,8 cm de long et de 1,5 à 2,2 cm de large, sépales latéraux réunis pour former un unique sépale (synsépale) derrière le labelle, d’une forme similaire à celle du dorsal, de 2 à 3,5 cm de long et 1,2 à 2 cm de large, pétales de forme ovale-elliptique à orbiculaire, de 3 à 5,5 cm de long et 2 à 5 cm de large, avec des marges légèrement ondulées et ciliées, labelle sacciforme, de 4 à 5 cm de long et 3 à 4,5 cm de large, à la marge supérieure involutée et au staminode presque ovale de 1 à 2 cm de diamètre.

En raison de l'énorme demande sur le marché elle est maintenant menacée d'extinction © Giuseppe Mazza

En raison de l'énorme demande sur le marché elle est maintenant menacée d'extinction © Giuseppe Mazza

La reproduction se fait par semis, in vitro, et par division, à la reprise végétative, à partir de chaque section pourvue d’au moins 3 ou 4 touffes.

Découverte en 1979, cette espèce a immédiatement suscité un intérêt tel, par la couleur particulière des fleurs et son feuillage ornemental, qu’elle a tout de suite fait l’objet d’une récolte intensive qui a rapidement raréfié sa présence dans la nature.

Elle nécessite une luminosité diffuse élevée et des températures moyennes en été, de 18 à 25 °C, avec une humidité élevée, de 75 à 85 %, des températures plus fraiches en hiver, de 12 à 14 °C, avec des valeurs minimales nocturnes de préférence pas inférieures à 5 °C ; en toutes saisons une bonne et constante ventilation est fondamentale. Cultivable de préférence dans de grands pots et des paniers, afin de permettre aux rhizomes de s’allonger librement, sur un substrat particulièrement aéré et drainant qui peut être constitué d’écorce de calibre moyen, de perlite et de morceaux de charbon de bois et, éventuellement, de sphaigne, afin de maintenir une meilleure humidité, si l’environnement est plutôt sec.

Les arrosages doivent être réguliers et abondants en été, de préférence en début de journée afin de permettre à l’eau de sécher pour éviter la stagnation à l’aisselle des feuilles qui peut causer la pourriture, espacés en hiver, mais sans jamais laisser sécher complètement le substrat. Les arrosages et les nébulisations doivent être effectués avec de l’eau de pluie, de l’eau osmosée ou de l’eau déminéralisée, et les apports d’engrais pendant la période végétative, avec des produits équilibrés hydrosolubles, contenant des oligoéléments, au quart de la dose recommandée sur l’emballage, voire moins, distribués et alternés de manière à éviter l’accumulation de sels au niveau des racines. Le rempotage doit être fait après la floraison.

L’espèce est inscrite à l’Annexe I de la CITES (espèces menacées d’extinction dont le commerce est autorisé uniquement dans des circonstances exceptionnelles) et est inclus dans la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) des plantes à très haut risque d’extinction à l’état sauvage dans un proche avenir (“endangered”).

Synonymes : Paphiopedilum armeniacum var. markii O.Gruss (1997); Paphiopedilum armeniacum f. markii (O.Gruss) Braem (1998); Paphiopedilum armeniacum var. parviflorum Z.J.Liu & J.Yong Zhang (2001); Paphiopedilum armeniacum var. undulatum Z.J.Liu & J.Yong Zhang (2001).

 

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