Pinanga crassipes

Famille : Arecaceae


Texte © Alessandro Marini

 


Traduction en français par Marc Longhi

 

Pinanga crassipes, Arecaceae

Pinanga crassipes est une espèce monoïque, cespiteuse, qui peut atteindre 2 m de hauteur dans les forêts de Bornéo © Giuseppe Mazza

Pinanga crassipes Becc. est une espèce de palmier monoïque de dimension moyenne, native du sous-bois des forêts pluviales de Bornéo, où elle est très fréquente.

Le nom du genre Pinanga provient de la latinisation du nom malais “pinang” qui a été donnée à ce groupe de palmiers, et pour les quelque 170 espèces reconnues.

Le nom de l’espèce crassipes dérive des termes latins “crassus”, qui signifie gros et “pes” qui signifie pied, et dans ce cas jambe, et se réfère aux dimensions de la tige relativement élevée par comparaison à d’autres espèces de ce genre, comme par exemple Pinanga coronata.

Pinanga crassipes est une espèce aux dimensions réduites, généralement multicaule, rarement solitaire, qui présente une tige robuste, pouvant atteindre 7 cm de large, et 2 m de hauteur.

Sa tige est de couleur variable, et va dépendre soit de l’âge soit des conditions de culture de la plante, vert foncé pour les pieds jeunes, jaune clair pour les individus d’âge intermédiaire et finalement gris chez les individus âgés.

Sur la tige, apparaissent très clairement les anneaux cicatriciels marrons qui correspondent aux cicatrices des feuilles tombées.

A la base de la tige apparaissent souvent des racines aériennes massives qui contribuent à la stabilisation de la plante.

Les feuilles pennées et coriaces peuvent atteindre 1 m de long. Elles sont d’un vert clair à l’âge adulte, avec le rachis de couleur variable depuis le vert jusqu’au jaune brillant.

La feuille nouvelle qui émerge et de couleur variable depuis le rouge jusqu’au rose.

Les minces segments foliaires sont parcourus de nervures voyantes.

Sur les individus jeunes les feuilles sont indivises, bifides, de couleur variable depuis le vert clair jusqu’au vert foncé, caractérisées par des taches irrégulières de couleurs contrastées, qui peuvent passer du vert sombre au marron.

En poussant, les feuilles de Pinanga crassipes commencent à se diviser petit à petit, avec le temps en de plus nombreux segments irréguliers, avec les pointes dentelées, mais qui conservent la tacheture contrastée jusqu’à la maturité de la plante.

Pinanga crassipes, Arecaceae

L’inflorescence et plusieurs rachis, avec les derniers fruits à divers stades de maturation © Giuseppe Mazza

Les pétioles, qui peuvent atteindre jusqu’à 30 cm, sont lisses, de couleur variable depuis le vert jusqu’au jaune, et se prolongent sur la tige par une gaine qui l’entoure complètement, pouvant atteindre jusqu’à 30 cm de long, de même couleur que le pétiole.

Les inflorescences émergent de sous les gaines foliaires. Elles sont très ramifiées, le rachis est de couleur variable depuis le rouge au jaune, et portent les triades caractéristiques des fleurs composées de 2 fleurs mâles et d’une fleur femelle, couleur ivoire.

Ce sont des plantes qui produisent de nombreuses inflorescences et de nombreux fruits. Ceux-ci sont jaunes dans un premier temps, puis rouges et enfin noirs à maturité.

D’une longueur d’environ 1 cm, ils sont de forme ovale, légèrement pointus à l’extrémité et ne contiennent qu’une seule graine.

Pinanga crassipes est une des espèces les plus intéressantes du genre Pinanga, pour la couleur contrastée des feuilles, des pétioles, des gaines et des inflorescences, et elle est très recherchée par les jardins botaniques et par les collectionneurs.

C’est une espèce nettement tropicale qui exige des températures supérieures à 20 °C pour une croissance luxuriante.

Originaire, comme elle l’est, des sous-bois des forêts pluviales elle a naturellement besoin de beaucoup d’humidité atmosphérique et n’est pas à même de supporter les vents, surtout les vents secs qui provoquent facilement la déshydratation et la mort de la plante.

Pinanga crassipes préfère une position à l’ombre et n’apprécie pas les rayons de soleil directs, qui brûlent les feuilles. Le terrain de culture doit être riche en humus et de préférence légèrement acide, maintenu toujours humide puisqu’il s’agit d’une plante qui ne supporte pas la sécheresse. Le substrat doit cependant être très bien drainé et dans ce but il est possible de rajouter du sable ou de la perlite pour le rendre suffisamment poreux.

On peut la reproduire par division des souches, mais plus facilement par semis avec une germination qui peut prendre entre 1 et 3 mois dans un environnement chaud.

Il n’est pas connu de synonyme pour cette espèce.

 

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