Pterocarpus indicus

Famille : Fabaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Chez lui en Asie du sud-est, Pterocarpus indicus atteint 30 mètres de hauteur. L'excellent bois rouge-brun, facile à travailler et résistant aux termites, fait qu'il est menacé dans la nature. Heureusement, il pousse rapidement, mais les géants du passé, aux grandes racines tabulaires, sont devenus rares © Giuseppe Mazza

En Asie du sud-est Pterocarpus indicus atteint 30 m de hauteur. L’excellent bois rouge-brun, facile à travailler et résistant aux termites, fait qu’il est menacé dans la nature. Heureusement, il pousse rapidement, mais les géants du passé, aux grandes racines tabulaires, sont devenus rares © Mazza

L’espèce est originaire du Brunei, du Cambodge, de Chine (Guangdong et Yunnan), des Philippines, du Japon (archipel Nansei shotō), d’Indonésie, des Îles Salomon, de Malaisie, de Micronésie, du Myanmar (Birmanie), des Palaos, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de Taiwan, de Thaïlande, du Vanuatu et du Vietnam où elle pousse dans les forêts, souvent près des cours d’eau, du niveau de la mer jusqu’à environ 1300 m d’altitude.

Le nom générique est la combinaison des substantifs grecs “πτερόν” (pteron) = aile et “καρπός” (carpos) = fruit, en référence aux fruits ailés ; le nom spécifique est l’adjectif latin “indicus, a, um” = de l’Inde, dans le sens le plus large des “Indes orientales”.

Noms communs : Amboyna wood, Andaman redwood, Burmese rosewood, narra, Malay padauk, Papua New Guinea rosewood, Philippine-mahogany (anglais); angsanah, paduk (birman); bluwota (bichelamar); zi tan (chinois); narra (philippin); santal rouge amboine (français); almug (javanais); lal chandan (hindi); bethonne, hanemara (kannaḍa); yaeyama-shitan (japonais); angsana (indonésien); pitasala (sanscrit); mai pradoo (thaïlandais); peddagi (tĕlugu).

Pterocarpus indicus Willd. (1802) est un arbre sempervirent ou brièvement décidu, mesurant jusqu’à environ 30 m de hauteur, au houppier ample et dense et aux branches initialement ascendantes, puis arquées et éventuellement retombantes. Le tronc est droit, mesurant jusqu’à 2 m de diamètre, pourvu à la base de racines tabulaires (racines aplaties semblables à des contreforts qui contribuent au support des grands arbres), à écorce grisâtre qui, chez les vieux spécimens, tend à se désagréger en bandes longitudinales, des blessures de laquelle exsude une résine rouge ; le système racinaire est capable de fixer l’azote atmosphérique en enrichissant le sol.

Les feuilles sont alternes, imparipennées, longues de 15-30 cm, à 5-11 folioles alternes ovales-elliptiques à marge entière et apex pointu, longues de 5-12 cm et larges de 3-7 cm, de couleur vert brillant.

Inflorescences axillaires, rarement terminales, racémeuses ou en panicules, longues de 10-18 cm, portant de nombreuses fleurs hermaphrodites parfumées, sur un pédicelle long de 0,8-1 cm, à calice campanulé vert, long de 0,5 cm, et corolle papilionacée, d’environ 1,6 cm de longueur, de couleur jaune ou jaune orangé, à étendard ovale-oblong et ailes oblongues à marges ondulées, à carène plus petite que les ailes et à 10 étamines, dont 9 aux filaments soudés entre eux et une libre (étamines diadelphes).

Le fruit est une gousse indéhiscente orbiculaire, aplatie, de 5-7 cm de diamètre, ailée le long des marges, initialement de couleur vert clair, puis brune à maturité, contenant 1-2 graines réniformes, de 1-2 cm de longueur, de couleur brune ; les fruits sont dispersés principalement par le vent et, pouvant flotter, dans une moindre mesure par l’eau, pour les populations côtières.

La reproduction peut se faire par semis, dans un substrat organique drainant maintenu constamment humide à une température de 25-28 °C, avec des temps de germination de 1-12 semaines et une première floraison au bout de 5-7 ans, et par boutures même ligneuses, les branches mesurant jusqu’à 6 cm de diamètre prenant racine facilement et commençant à fleurir au bout de 2-3 ans.

Les grandes frondes retombantes, d'un beau vert vif, en font une plante décorative pour les jardins tropicaux. Pendant des siècles Pterocarpus indicus a été utilisé en médecine traditionnelle. Des études de laboratoire ont mis en évidence la présence dans les racines, l'écorce et les feuilles de composés à activité antibactérienne © Giuseppe Mazza

Les grandes frondes retombantes, d’un beau vert vif, en font une plante décorative pour les jardins tropicaux. Pendant des siècles Pterocarpus indicus a été utilisé en médecine traditionnelle. Des études de laboratoire ont mis en évidence la présence dans les racines, l’écorce et les feuilles de composés à activité antibactérienne © G. Mazza

Arbre à croissance rapide cultivable dans les régions au climat tropical et subtropical humide, ne supportant pas les températures inférieures à 6-8 °C, sauf si elles sont exceptionnelles et de courte durée, où il est souvent utilisé dans les parcs et les jardins de grandes dimensions ou comme arbres de route, pour son feuillage décoratif et sa floraison remarquable, mais son emplacement doit être soigneusement étudié en raison de son système racinaire superficiel étendu. Il nécessite une exposition en plein soleil, ou au plus un léger ombrage, et s’adapte à une grande variété de sols, mais pousse mieux dans les sols profonds, drainants et fertiles, de légèrement acides à légèrement alcalins.

Le bois de couleur rouge-brun, présente d’excellentes caractéristiques de dureté, de durabilité, de facilité de mise en œuvre et de résistance aux termites, et est très apprécié et utilisé dans la plupart des pays d’origine pour réaliser des meubles de valeur, des boiseries, des planchers, des instruments de musique et des objets artistiques. En raison de sa surexploitation, même illégale, sa présence dans de nombreuses zones d’origine s’est raréfiée, au point d’être inséré comme “vulnerabile” (espèce menacée d’extinction dans la nature), dans la liste rouge de IUCN (International Union for the Conservation of Nature). Il est également utilisé dans les programmes de reboisement et de stabilisation des sols, et en raison de sa résistance également comme barrière coupe-vent.

Toutes les parties de la plante sont utilisées diversement en médecine traditionnelle contre différentes pathologies ; des études en laboratoire ont montré la présence dans les racines, l’écorce et les feuilles de composés bioactifs ayant une activité antibactérienne.

L’espèce est l’arbre national des Philippines et l’emblème floral du Myanmar (Birmanie).

Synonymes : Pterocarpus echinatus Pers. (1807); Pterocarpus pubescens Merr. (1827); Pterocarpus wallichii Wight & Arn. (1834); Pterocarpus pallidus Blanco (1837); Pterocarpus santalinus Blanco (1837); Pterocarpus zollingeri Miq. (1855); Pterocarpus vidalianus Rolfe (1884); Pterocarpus papuana F. Muell. (1886); Lingoum indicum (Willd.) Kuntze (1891); Lingoum wallichii Pierre (1898); Pterocarpus blancoi Merr. (1904); Pterocarpus carolinensis Kaneh. (1935); Pterocarpus casteelsi var. ealaensis Hauman (1954).

 

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