Quesnelia quesneliana

Famille : Bromeliaceae


Texte © Pietro Puccio

 

michel.gif
Traduction en français par Michel Olivié

 

Quesnelia quesneliana, Bromeliaceae

La Quesnelia quesneliana est originaire du Sud-Est du Brésil où elle pousse sous forme d’épiphyte mais aussi sur le sol et a des rosettes de 0,6 à 1 m de diamètre © Giuseppe Mazza

Cette espèce est originaire du Sud-Est du Brésil (Espirito Santo, Minas Gerais et Rio de Janeiro) où elle pousse dans la bande côtière (la restinga) à basse altitude.

Le genre et l’espèce ont été dédiés à M. Quesnel, consul français à Cayenne, chef-lieu de la Guyane française, et collectionneur de plantes.

La Quesnelia quesneliana (Brongn.) L.B.Sm (1952) est une espèce herbacée, sempervirente, acaule, monocarpique, épiphyte, rupicole ou terrestre constituée d’une épaisse rosette de feuilles de 0,6 à 1 m de diamètre qui forment une cavité centrale où s’accumule l’eau de pluie. Les feuilles sont ascendantes, oblongues-lancéolées avec des bords qui ont de courtes épines marron et un apex obtus doté d’une longue épine, longues de 50 à 70 cm, larges de 5 à 6 cm, coriaces et de couleur verte avec de microscopiques écailles grises et des bandes transversales plus marquées en partie basse.

Le scape floral au centre de la rosette est droit, robuste, long de 40 à 50 cm, recouvert entièrement de bractées acuminées légèrement épineuses vers l’apex et de couleur verte teintée de rose brunâtre. L’inflorescence est un épi compact de 14 à 18 cm de long et de 5 à 7 cm de diamètre constitué de bractées imbriquées linéaires à l’apex obtus, longues de 4 cm, larges de 1,5 cm, de couleur rose soutenu à rouge, aux bords légèrement ondulés recouverts de microscopiques écailles blanches, et qui enveloppent entièrement les fleurs.

Quesnelia quesneliana, Bromeliaceae

L’inflorescence éclatante qui dure environ 2 mois mériterait une plus grande diffusion en horticulture © Giuseppe Mazza

Le calice est constitué de 3 sépales asymétriques de couleur rose pâle, longs de 1,5 à 2 cm, larges de 0,5 cm et soudés à leur base sur environ la moitié de leur longueur. La corolle comporte 3 pétales libres, oblongs, à l’apex obtus, longs de 2,5 à 3 cm, larges de 0,5 cm, de couleur blanche à leur base et bleu lavande à leur extrémité, 6 étamines disposées en deux groupes de 3  à l’intérieur de la corolle, et un ovaire infère.

Le fruit est une baie qui contient de nombreuses graines entourées d’une substance gélatineuse.

Après la floraison la plante cesse de pousser mais demeure longtemps en vie avant de se dessécher complètement et contribue pendant ce temps à nourrir de nouveaux plants produits à sa base.

On la reproduit en semant ses graines en surface dans un terreau organique drainant, aéré et maintenu humide à la température de 24 à 26 °C après les avoir débarrassées de la substance gélatineuse dont elles sont recouvertes, par micropropagation, par division des touffes ou au moyen des nouveaux plants produits à sa base que l’on peut détacher quand ils ont atteint une dimension au moins égale au tiers de celle de la plante-mère.

C’est une espèce facile à cultiver qui mériterait une plus grande diffusion aussi bien comme plante de jardin que comme plante en pot en raison de son inflorescence éclatante qui dure environ deux mois.

On peut l’utiliser à l’extérieur dans les zones tropicales, subtropicales et, de façon marginale, tempérées chaudes où elle peut supporter des températures allant jusqu’à  environ -3 °C pendant de courtes périodes, en plein soleil, pour que sa végétation soit plus fournie, ou sous un léger ombrage.

Elle pousse tant sur des substrats riches en substances organiques et presque constamment humides que sur des sols sableux relativement pauvres où elle peut supporter des périodes de sécheresse à condition de laisser au centre de la rosette de l’eau non calcaire ou de l’eau de pluie et de la renouveler fréquemment.

Quand on la cultive en pot pour décorer des intérieurs lumineux on doit employer des substrats perméables et drainants qui peuvent être constitués de terreau végétal complété par du sable siliceux grossier dans une proportion de 30 à 40 %. En ce qui concerne les conditions du milieu il faut, pour que sa croissance soit optimale, maintenir les températures minimales hivernales au-dessus de 16 °C. L’humidité, de plus,  doit être comprise entre 65 et 80 %. Si elle est inférieure on peut procéder le matin à des pulvérisations avec de l’eau à température ambiante et non calcaire pour éviter de tacher les feuilles. Au lieu des pulvérisations on peut placer le pot sur une large soucoupe remplie d’argile expansée ou de gravier en veillant à ce que la couche d’eau ne soit pas en contact direct avec le fond du pot.

En été les arrosages doivent être fréquents, mais sans rétention d’eau, et assez espacés en hiver afin de permettre au substrat de sécher en surface. En été de l’eau doit être laissée constamment au centre de la rosette. En hiver, en cas de basses températures, il est préférable de la laisser presque sèche pour éviter des risques éventuels de pourrissement.

Synonymes : Billbergia quesneliana Brongn. (1841) ; Quesnelia rufa Gaudich. (1842) ; Billbergia roseomarginata K.Koch (1867) ; Lievena princeps Regel (1879) ; Billbergia rubromarginata Carrière (1880) ; Billbergia skinneri Carrière (1880) ; Quesnelia roseomarginata Carrière (1880) ; Billbergia rufa (Gaudich.) N.E.Br. (1882) ; Quesnelia rufa É.Morren (1882) ; Quesnelia cayennensis Baker (1889).

 

→ Pour des notions générales sur les BROMELIACEAE cliquer ici.

→ Pour apprécier la biodiversité au sein de la famille des BROMELIACEAE et trouver d’autres espèces, cliquez ici.