Sideroxylon foetidissimum

Famille : Sapotaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Cette espèce est originaire d’Antigua-et-Barbuda, des Bahamas, de la Barbade, du Belize, de Cuba, de la Dominique, de la Jamaïque, de la Guadeloupe, du Guatemala, d’Hispaniola, des îles Caïmans, des îles Vierges, de la Martinique, du Mexique (Campeche et Quintana Roo), de Porto Rico, de Trinité-et-Tobago et des États-Unis (Floride) où elle vit dans les forêts situées dans les zones de transition entre forêts sèches et forêts humides sur des sols sableux ou des roches calcaires recouvertes d’une couche d’humus, depuis le niveau de la mer jusqu’à environ 600 m d’altitude.

Le nom du genre est issu de la combinaison des substantifs grecs “sideros” = fer et “xylon” = bois. Le nom de l’espèce est le superlatif “foetidissimus, a, um” de l’adjectif latin “foetidus,a ,um” = fétide, puant, par allusion à l’odeur dégagée par ses fleurs.

Noms communs : Barbados mastic, cayman brac, false mastic, mast wood, mastic, mastic bully, mastic jungle plum, wild olive (anglais), akoma, koma (créole), acoma, acoma bâtard, acoma Saint Christophe, acomas, acomat, acomat franc, acomat franc-tête de mort, bois d’accomma, bois de fer, bois de fer blanc, bois de fer des Antilles (français), carocolillo, caya, caya amarilla, ebano amarillo, jocuma, jocuma amarilla, subul, tabloncillo, tocuma amarillo, tortugo amarillo, tortugo colorado (espagnol), Mastixbaum (allemand).

Sideroxylon foetidissimum, Sapotaceae

Le Sideroxylon foetidissimum est un arbre de l’Amérique centrale qui atteint chez les individus âgés 30 m de haut et 1,5 m de diamètre. Ses fleurs dégagent une odeur très désagréable. Ses fruits, peu appétissants, constituent une importante source de nourriture pour la faune qui contribue à la dispersion des graines © Giuseppe Mazza

Le Sideroxylon foetidissimum Jacq. (1760) est un arbre au port droit, inerme, sempervirent ou semi-caduc, atteignant jusqu’à 30 m de haut chez les individus âgés présents dans la nature, avec un tronc pouvant atteindre 1,5 m de diamètre, à l’écorce de couleur marron, rugueuse, qui tend à se fendiller avec l’âge en formant des bandes verticales et d’où s’écoule un latex poisseux en cas de blessures. Les feuilles, portées sur un pétiole long de 1,5 à 7 cm, sont disposées en spirale, parfois fasciculées sur de courtes branches latérales, simples, de ovées à oblancéolées à oblongues-elliptiques avec un apex en général obtus et un bord ondulé, longues de 5 à 12 cm, larges de 2,5 à 6 cm, coriaces, de couleur vert foncé en partie supérieure, plus claires en partie basse et comportant une nervure jaunâtre saillante.

Les inflorescences sont axillaires, y compris au départ de noeuds dépourvus de feuilles, et fasciculées et se composent de 6 à 18 fleurs hermaphrodites de 6 à 7 mm de diamètre et de couleur jaune pâle à vert jaunâtre. Elles ont un calice avec 5 sépales imbriqués presque circulaires, longs d’environ 2 mm, une corolle avec 5 à 6 pétales ovés à l’apex obtus, 5 à 6 étamines longues de 3 à 4 mm alternant avec 5 à 6 staminodes longs de 1 à 2 mm et un ovaire supérieur  ovoïde pentaloculaire. Les fleurs dégagent une odeur que beaucoup jugent désagréable.

Sideroxylon foetidissimum, Sapotaceae

Croissance rapide et bois recherché à la forte densité, au grain fin, résistant et durable © Giuseppe Mazza

Le fruit est une baie ovoïde de 2,2 à 2,5 cm de long, d’environ 1,5 cm de diamètre, de couleur jaune à orange, dont la pulpe qui est relativement amère, acidulée, laiteuse et collante contient une graine ovoïde, rarement 2 ou 3, d’environ 1,2 cm de long et 1 cm de diamètre.

Les fruits, peu appétissants, sont en revanche une importante source de nourriture pour la faune qui contribue à la dispersion des graines.

On reproduit cette espèce en semant ses graines, préalablement incisées et plongées dans de l’eau pendant 1 ou 2 jours, dans un terreau parfaitement drainant à la température de 24 à 26 °C et également par bouturage.

Cet arbre à la croissance relativement rapide et peu exigeant a besoin d’une exposition en plein soleil et peut pousser sur des terrains même pauvres, de préférence calcaires, à condition qu’ils soient parfaitement drainants mais il grandit avec un feuillage plus épais s’ils sont enrichis de substances organiques.

Il supporte, une fois bien enraciné, de longues périodes de sécheresse, des vents forts et les embruns et peut donc être utilisé avantageusement comme plante ornementale aussi dans les zones côtières,  en prenant soin toutefois d’éviter les lieux de stationnement et de passage à cause des désagréments pouvant être occasionnés par la chute des fruits.

L’importance de cette espèce réside principalement dans les très bonnes caractéristiques de son bois qui est dur, résistant, durable, lourd (sa densité est 900 à 1.100 kg/m3), doté d’un grain fin et  de couleur jaune à orange. Il est utilisé dans ses régions d’origine depuis des temps reculés pour les constructions civiles et navales, en ébénisterie et pour la fabrication d’objets d’usage courant et artistiques, de poteaux, de traverses de chemin de fer, etc…, ce qui a contribué à sa raréfaction dans la nature.

Synonymes : Sideroxylon pauciflorum Jacq. (1760); Sideroxylon oppositifolium Mill. (1768); Sideroxylon lucidum Sol. ex Lam. (1783); Bumelia pallida Sw. (1788); Sideroxylon mastichodendron Jacq. (1789); Sideroxylon nitidum Lam. (1794); Bumelia foetidissima (Jacq.) Willd. (1798); Achras pallida (Sw.) Poir. in J.B.A.M.de Lamarck (1805); Sideroxylon obovatum C.F.Gaertn. (1806); Bumelia auzuba Roem. & Schult. (1819); Bumelia lucida (Sol. ex Lam.) Roem. & Schult. (1819); Bumelia mastichodendrum (Jacq.) Roem. & Schult. (1819); Bumelia pauciflora (Jacq.) Roem. & Schult. (1819); Sideroxylon pallidum (Sw.) Spreng. (1824); Sideroxylon acouma A.DC. in A.P.de Candolle (1844); Sideroxylon pallidum var. sphaerocarpum A.DC. in A.P.de Candolle (1844); Sideroxylon mastichodendron var. pallidum (Sw.) M.Gómez (1890); Sideroxylon domingense Urb. (1904); Sideroxylon jamaicense Urb. (1904); Sideroxylon quadriloculare Pierre in I.Urban (1904); Sideroxylon foetidissimum var. quadriloculare (Pierre) Dubard (1912); Mastichodendron foetidissimum (Jacq.) H.J.Lam (1939); Mastichodendron foetidissimum subsp. typicum Cronquist (1946); Mastichodendron sloaneanum Box & Philipson (1951); Mastichodendron foetidissimum var. cuneatum Kitan. (1979).

 

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