Butia odorata

Famille : Arecaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Originaire du sud du Brésil et d'Uruguay, Butia odorata est une espèce monoïque, aux deux sexes sur la même plante, aux inflorescences courtes très ramifiées © Giuseppe Mazza

Originaire du sud du Brésil et d'Uruguay, Butia odorata est une espèce monoïque, aux deux sexes sur la même plante, aux inflorescences courtes très ramifiées © Giuseppe Mazza

L’espèce est originaire du sud du Brésil (Rio Grande do Sul) et d’Uruguay où elle pousse dans les prairies (pampas) sur des sols à dominance sablonneuse à basse altitude.

Le terme générique dérive de la diction portugaise du nom vernaculaire brésilien d’un palmier signifiant “épineux”, “denté”, en référence aux épines sur les pétioles ; le nom spécifique est l’adjectif latin “odoratus, a, um” = odorant, parfumé, en référence aux fruits particulièrement parfumés à maturité.

Un stipe haut de 8 m et des fruits très parfumés à maturité, comme l'indique le nom scientifique donné à l'espèce © Giuseppe Mazza

Un stipe haut de 8 m et des fruits très parfumés à maturité, comme l'indique le nom scientifique donné à l'espèce © Giuseppe Mazza

Noms communs : pindo palm, jelly palm, wine palm (anglais) ; butiá, butiá-azedo, butiá-branco, butiá-vinagre, butiazeiro (Brésil).

Butia odorata (Barb.Rodr.) Noblick (2011) est une espèce monoïque très variable à stipe solitaire, mesurant jusqu’à environ 8 m de hauteur et 30-50 cm de diamètre, de couleur grisâtre, avec les traces persistantes de la base des vieilles feuilles.

Les feuilles, sur un pétiole mesurant jusqu’à 1,3 m de longueur, aux marges serrées-épineuses, sont pennées, imbriquées et disposées en légère spirale, arquées, longues de 1,5-1,8 m, à folioles rigides, linéaires à apex aigu, disposées plus ou moins irrégulièrement le long du rachis en groupes de 2-5 et espacées entre elles de 2-3 cm en formant un V. Les folioles sont longues dans la partie médiane d’environ 70 cm et larges de 2,4 cm, de couleur plus ou moins glauque avec une fine patine cireuse blanche inférieurement.

Les inflorescences naissant entre les feuilles (interfoliaires), sur un pédoncule long de 0,7-0,8 m recouvert d’une fine couche cireuse pulvérulente blanche, sont longues d’environ 0,9 m, avec des ramifications du premier ordre, initialement enfermées dans une spathe dressée, ligneuse, oblongue-lancéolée acuminée, d’environ 0,5 m de longueur, extérieurement de couleur brun clair, lisse. Fleurs unisexuelles de couleur généralement jaune disposées en triade (une fleur femelle entre deux mâles) ; l’inflorescence présente le phénomène de protérandrie (les fleurs mâles mûrissent avant les femelles) ce qui favorise la fertilisation croisée.

Le fruit est une drupe généralement globuleuse-déprimée à maturité de couleur principalement jaune, moins fréquemment orangée et orangée rougeâtre, de 2-2,8 cm de diamètre et 1,8-2 cm de longueur, à l’endocarpe globuleux, dur, de 1-1,3 cm de diamètre, contenant 1-3 graines. Il est reproduit par semis dans un substrat drainant maintenu constamment humide à une température de 25-28 °C, avec des temps de germination d’environ 8 mois, ceux-ci peuvent être réduits à 1-3 mois en cassant l’endocarpe avec un casse-noix courant et en plantant la/les graine(s) contenue(s) dans celui-ci.

Un temps le plus commun parmi les Butia en culture aux États-Unis et en Europe, en particulier dans la zone méditerranéenne, il a eu une vie plutôt tourmentée d’un point de vue taxonomique.

Il a été séparé en 2011 de l'analogue Butia capita sur la base de critères géographiques et pour ses fruits arrondis, parfois un peu déprimés, qui sont consommées frais ou utilisés en confitures, jus, sorbets et boissons alcoolisées © Giuseppe Mazza

Il a été séparé en 2011 de l'analogue Butia capita sur la base de critères géographiques et pour ses fruits arrondis, parfois un peu déprimés, qui sont consommées frais ou utilisés en confitures, jus, sorbets et boissons alcoolisées © Giuseppe Mazza

En résumé, il a été initialement décrit par le nom de Cocos odorata Barb.Rodr. (1891), et concernait les populations du sud du Brésil et d’Uruguay, et par la suite, en raison de caractéristiques très similaires aux populations isolées de Butia capitata (Mart.) Becc. (1916) situées au nord du Brésil, il a été proposé de le considérer comme une variété et il a été décrit comme Butia capitata var. odorata (Barb.Rodr.) Becc. (1916), mais en fait pendant environ un siècle, cela a été considéré (avec d’autres noms) seulement comme un synonyme et la plante a été cultivée et répandue comme Butia capitata.

En 2011, le botaniste des États-Unis Larry Roland Noblick, un fin connaisseur des palmiers américains, a ramené les populations du sud du Brésil et d’Uruguay au rang d’espèce nommée Butia odorata.

Le succès de ce palmier dans les zones au climat tempéré et de type méditerranéen découle, outre de ses caractéristiques ornementales, de sa bonne rusticité, du fait qu’il peut résister, à l’âge adulte, à des températures jusqu’à -10 °C, si elles sont exceptionnelles et de très courte durée.

Il nécessite de préférence le plein soleil et n’est pas particulièrement exigeant en termes de sol, d’acide à légèrement alcalin, pourvu qu’il soit drainant, même s’il préfère les sols sablonneux. Bien enraciné, il résiste aux périodes de sécheresse, mais croît plus rapidement s’il est irrigué périodiquement sous les climats caractérisés par de longs étés chauds et secs.

Un intérêt supplémentaire pour cette espèce est apporté par les fruits, produits en abondance, qui ont une pulpe très parfumée et agréablement acidulée, bien que plutôt fibreuse, riche en antioxydants, en particulier en caroténoïdes, en minéraux et en vitamine C. Dans les régions d’origine, les fruits sont consommés frais ou utilisés pour préparer des confitures, des jus, des sorbets et des boissons alcoolisées, et les feuilles, riches en fibres résistantes, sont utilisées pour fabriquer des objets artisanaux et d’usage courant.

Synonymes : Cocos odorata Barb.Rodr. (1891); Cocos pulposa Barb.Rodr. (1891); Cocos elegantissima Chabaud (1906); Cocos erythrospatha Chabaud (1906); Cocos lilaceiflora Chabaud (1906); Butia capitata var. odorata (Barb.Rodr.) Becc. (1916); Butia capitata var. elegantissima Becc. (1916); Butia capitata var. erythrospatha (Chabaud) Becc. (1916); Butia capitata var. lilaceiflora (Chabaud) Becc. (1916); Butia capitata var. pulposa (Barb.Rodr.) Becc. (1916); Butia capitata var. subglobosa Becc. (1916); Butia capitata var. virescens Becc. (1916); Cocos nehrlingiana Abbott ex Nehrl. (1927); Butia nehrlingiana (Abbott ex Nehrl.) Abbott ex Nehrl. (1929); Butia pulposa (Barb.Rodr.) Nehrl. (1929); Butia capitata var. nehrlingiana (Abbott ex Nehrl.) L.H.Bailey (1936); Butia capitata var. strictior L.H.Bailey (1936).

 

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