Coccothrinax crinita

Famille : Arecaceae


Texte © Pietro Puccio

 

claude.gif
Traduction en français par Claude Leray

 

En danger d'extinction à l'état sauvage, Coccothrinax crinita est heureusement cultivé dans les jardins © Giuseppe Mazza

En danger d'extinction à l'état sauvage, Coccothrinax crinita est heureusement cultivé dans les jardins © Giuseppe Mazza

Ce palmier est originaire de Cuba où il pousse dans les savanes, du niveau de la mer jusqu’à environ 300 m d’altitude, sur des sols souvent serpentineux (terrains arides, pauvres en substances nourrissantes et riches en magnésium et en métaux lourds, toxiques pour la plupart des plantes).

Le nom de genre vient de la combinaison du mot grec “kokkos” = baie et du nom de genre Thrinax, auquel ces plantes ressemblent ; le nom de l’espèce vient du latin “crinitus, a, um” = chevelu, plein de crins, en référence évidente à la plante.
Noms communs : old man palm, thatch palm (anglais) ; latanier chevelu, vieux palmier d’homme (français) ; homem barbudo (portugaise) ; guano barbudo, guano petate, palmera abuelo, palmera del anciano, petate (espagnol) ; Kubanische Bartpalme (allemand).

Le Coccothrinax crinita (Griseb. & H.Wendl. Ex C.H.Wright) Becc. (1908) est une plante monoïque avec un stipe unique qui peut atteindre les 10 m pour les plus vieux spécimens à l’état sauvage, avec un diamètre de 10-20 cm, mais qui en culture reste plus petit ; le stipe est couvert par les longues fibres de la base foliaire, de couleur brun clair, formant une masse épaisse et intriquée qui le fait paraître beaucoup plus robuste.

Les feuilles, avec un long pétiole de 0,6-0,8 m, sont palmées, d’une couleur vert intense brillant sur la face supérieure, gris vert en dessous, avec une forme presque circulaire et des segments lancéolés, longs au centre jusqu’à 1 m et unis à la base sur une longueur d’environ 25 cm, d’abord rigides, puis légèrement pendants à l’extrémité. Les inflorescences apparaissent entre les feuilles, elles ont environ 1,5 m de long, presque dressées, ramifiées, portant des fleurs hermaphrodites d’une couleur blanc crème. Les fruits sont globuleux ou piriforme, de 1-2 cm de diamètre, noirs à maturité, et contenant seulement une graine. Ce palmier se reproduit par graines, qui germent en 3-4 mois ; la croissance est assez lente.

C’est un des palmiers les plus caractéristiques en raison de la masse enchevêtrée de longues fibres minces qui enveloppe le tronc sur toute sa longueur, à l’exception de la base chez les plus vieux spécimens ou chez ceux qui sont particulièrement exposés au vent. Il est adapté aux climats tropicaux et subtropicaux, marginalement aussi aux climats tempérés chauds ; en réalité, il peut résister pour peu de temps à des températures aussi basses que -3 °C. Il demande une exposition en plein soleil, ou tout au moins une ombre légère, il supporte même les sols pauvres, à condition qu’ils soient bien drainés, de préférence alcalin, mais il s’adapte aussi aux sols neutres ou légèrement acides ; les plants bien enracinés peuvent résister à des périodes de sécheresse s’ils peuvent bénéficier d’un arrosage régulier pendant les périodes les plus chaudes, en évitant dans tous les cas l’eau stagnante qui pourraient se révéler nocive.

Grâce à ses dimensions modérées, ce palmier convient également aux jardins pas trop vastes, où il peut former un centre d’intérêt ; en outre, il a une bonne résistance aux aérosols salins, et ainsi il peut être utilisé à proximité de la mer. Dans le passé et dans les zones d’origine, les feuilles ont été utilisées pour couvrir des huttes et des abris de fortune. Dans la nature, cette plante est représentée aujourd’hui par de petits spécimens et est considérée comme en voie de extinction. Heureusement, grâce à ses caractéristiques ornementales, elle est cultivée, mais pas extensivement.

Synonymes: Thrinax crinita Griseb. & H.Wendl. ex C.H.Wright (1878); Antia crinita (Becc.) O.F.Cook (1941).

 

→ Pour des notions générales sur les ARECACEAE cliquer ici.

→ Pour apprécier la biodiversité au sein de la famille des ARECACEAE et trouver d’autres espèces, cliquez ici.