Copernicia prunifera

Famille : Arecaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Claude Leray

 

Palmier beau et utile. Une cire très prisée est obtenue des feuilles de Copernicia prunifera © G. Mazza

Palmier beau et utile. Une cire très prisée est obtenue des feuilles de Copernicia prunifera © G. Mazza

Cette plante est originaire du nord-est du Brésil (états d’Alagoas, Bahia, Ceará, Maranhão, Piauí et Sergipe), où elle pousse principalement le long des rivières ou au bord de plans d’eau, souvent sur des sols riches en sel et sujets à une stagnation de l’eau, dans des climats caractérisés par une saisonnalité marquée.

Le nom de genre rappelle celui de l’astronome polonais Mikolaj Kopernik (en latin, Nicolaus Copernicus, 1473-1543) ; le nom d’espèce est formé par la combinaison du mot latin “pruina” = gel et du verbe “fero” = transporter, en référence à la couche cireuse blanchâtre couvrant le limbe foliaire.

Noms communs : aranda palm, caranday palm, carnauba palm, carnauba wax-palm, wax palm (anglais) ; caranda, palmier à cire (français) ; arvore-da-vida, carnaíba, carnaíva, carnaùba, carnauva, carandaùba, carnaubeira (portugais - Brézil) ; carandai, carnauba (espagnol) ; Fächerpalme, Karnaubapalme, Wachspalme (allemand).

Copernicia prunifera (Mill.) H.E. Moore (1963) est une plante monoïque avec un stipe unique, atteignant 15 m de haut et un diamètre de 25 cm, gris, souvent couvert par les résidus des bases foliaires disposées en spirale, et, curieusement, plus concentrés dans la partie basse du tronc que dans la partie proche de la couronne.

Les feuilles sont palmées, presque circulaires, de 1,5 m de diamètre, avec des segments rigides unis à partir de la base sur la moitié de leur longueur, de couleur variant du vert jaunâtre au vert bleuâtre, et recouverts d’une couche cireuse, plus épaisse dans la partie inférieure ; les pétioles, d’environ 0,8 m de long, sont équipés sur les bords d’épines robustes incurvées. Les inflorescences, d’environ 2 m de long, sortent entre les feuilles et s’étendent peu à l’extérieur de la couronne foliaire, elles sont ramifiées et portent des fleurs hermaphrodites jaunâtres. Les fruits sont ovoïdes, d’environ 2,6 cm de long, noirâtre à maturité, et contenant une seule graine. Ce palmier se reproduit par graines, qui germent en 1-3 mois, en utilisant des conteneurs de 15-20 cm de hauteur ; sa croissance est assez lente.

C’est une plante avec une valeur ornementale pas encore très exploitée ; elle est cultivable, en plein soleil, dans les zone tropicales, subtropicales et, marginalement, dans des zones climatiques tempérées chaudes ; en effet, elle résiste, bien que pendant une courte période, à des températures aussi basses que -3 °C. Cette espèce s’adapte à différents types de sols, même lourds et peu drainés et elle peut supporter des périodes d’humidité constante, comme des périodes de sécheresse. Ce palmier a encore une importance économique remarquable pour les populations locales pour la production de cire obtenue à partir des feuilles séchées au soleil, la cire de carnauba ; en dépit du coût élevé de ce produit et la concurrence des produits de synthèse, il y a encore beaucoup d’entreprises dédiées à sa récolte, pour le marché local, ainsi que pour l’exportation. La récolte se fait pendant la saison sèche, quand sa sécrétion est plus abondante. En fait, c’est un système de protection naturelle contre la perte excessive d’eau due à la transpiration.

La cire de carnauba est l’une des cires les plus appréciées ; elle a un point de fusion élevé (entre 80 et 87 °C) qui lui confère une dureté particulière, la plus élevée parmi les cires végétales, et une grande résistance ; elle est utilisée pour le polissage des planchers, des voitures, des meubles, dans les industries alimentaire, pharmaceutique et cosmétique et dans de nombreux autres domaines ; ajoutée aux autres cires naturelles ou synthétiques, elle améliore leurs caractéristiques physiques. Les feuilles sont encore aujourd’hui utilisées pour l’extraction de fibres pour la confection de cordes, d’objets d’artisanat, et de couvertures de huttes et d’abris de fortune, tandis que les tiges, grâce à leur résistance, sont utilisées dans le bâtiment. Les racines séchées ont été utilisées en médecine traditionnelle comme diurétique et, brûlées et moulues, contre les rhumatismes, mais aussi comme succédané du sel de table.

Synonymes: Palma prunifera Mill. (1768); Corypha cerifera Arruda (1816); Copernicia cerifera (Arruda) Mart. (1838); Arrudaria cerifera (Arruda) Macedo (1867).

 

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