Lophanthera lactescens

Famille : Malpighiaceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Serge Forestier

 

Peu cultivé, Lophanthera lactescens est un arbre de 20 m originaire du Brésil © Mazza

Peu cultivé, Lophanthera lactescens est un arbre de 20 m originaire du Brésil © Giuseppe Mazza

L’espèce est originaire du Brésil (Acre et Pará) où elle pousse dans des zones restreintes de la forêt tropicale, principalement le long des cours d’eau, à basse altitude.

Le nom de genre est la combinaison du mot grec “λόφος” (lophos) = hauteur, crête et de “anthera”, du grec “ἄνθος” (anthos) = fleur, en référence aux arêtes présentes sur les locules des anthères ; le nom spécifique est le participe présent du verbe latin “lactesco” = se changer en lait, en référence au latex blanc qui exsude des plaies de l’écorce.

Noms communs : golden chain tree, milky lophanthera (anglais); lophanthera laiteux (français); chuva-de-ouro-da-amazônia, lanterneira, lofântera-da-amazônia (portugais du Brésil); champán (espagnol du Pérou).

Lophanthera lactescens Ducke (1925) est un arbre semi-décidu, en particulier sous les climats les plus frais et secs, mesurant jusqu’à 20 m de hauteur, au tronc colonnaire ou ramifié près de la base, de 30-40 cm de diamètre, à la mince écorce brun-grisâtre des blessures de laquelle exsude un latex blanc amer et au houppier généralement pyramidal.

Les feuilles, sur un pétiole long de 3-4 cm, sont simples, obovales, opposées ou disposées en verticilles, coriaces et à nervures marquées, de couleur vert vif, mesurant jusqu’à environ 24 cm de largeur et 12-16 cm de largeur.

Les inflorescences, présentes de février à mai dans les régions d’origine, sont des thyrses terminaux pendants, d’environ 40 cm de longueur, portant chacun des centaines de petites fleurs hermaphrodites pentamères, réunies en courtes cymes de 2-3 fleurs chacune, aux sépales, pétales, filaments et styles de couleur jaune d’or et à ovaire supère, tricarpellaire, triloculaire, vert ; les fleurs, qui s’ouvrent en succession du haut vers le bas, sécrètent une substance huileuse qui attire les abeilles de la tribu Centridini qui sont les principales pollinisatrices.

Le fruit est un schizocarpe, un fruit sec qui, à maturité se divise en trois méricarpes indéhiscents de couleur grisâtre contenant une seule graine piriforme noirâtre, de 3 mm de longueur et 2 mm de largeur.

La reproduction peut se faire par les graines, préalablement immergées dans l’eau pendant une journée, qui doivent mises en place le plus rapidement possible car elles ont un pouvoir germinatif de courte durée, avec des temps de germination de 2-6 semaines et une première floraison après 2-3 ans ; il peut également se reproduire par bouturage et par marcottage.

Considérée comme l’une des espèces d’arbres les plus décoratives par son feuillage luxuriant et ses longues inflorescences pendantes de longue durée, elle n’a commencé à se répandre dans les pays tropicaux et subtropicaux que dans les dernières décennies du XXe siècle. À croissance rapide, elle est d’un grand effet paysager dans les parcs et jardins, comme spécimen isolé, en groupes ou en rangées, en particulier comme arbre de route, s’avérant adaptée à cet effet même dans des villes particulièrement polluées. Elle nécessite un climat tropical ou subtropical humide, une exposition en plein soleil ou légèrement ombragée et des sols profonds, riches en substance organique, acides ou neutres, drainants, maintenus presque constamment humides, mais sans stagnation.

Le infiorescenze sono tirsi terminali pendenti, lunghi circa 40 cm, portanti alcune centinaia di piccoli fiori ermafroditi © Giuseppe Mazza

Les inflorescences sont des thyrses terminaux pendants, d’environ 40 cm, portant des centaines de petites fleurs hermaphrodites © Giuseppe Mazza

L’une des raisons qui a limité sa diffusion est sa sensibilité particulière à la transplantation, et il est donc conseillé, si possible, de la semer directement en place, en préparant le sol de manière appropriée, même en plein soleil ou sous un léger ombrage. Par sa croissance rapide, elle s’est avérée adaptée au reboisement des zones dégradées et, en outre, le bois a de bonnes caractéristiques de compacité, de dureté, de durabilité et de résistance aux insectes xylophages, donc utilisable dans les constructions et dans divers travaux de charpenterie.

Les feuilles et l’écorce sont utilisées par les populations indigènes en médecine traditionnelle, notamment en tant que fébrifuge dans le traitement du paludisme.

 

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