Russula risigallina

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Texte © Pierluigi Angeli

 

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Traduction en français par Jean-Marie Epitalon

 

Russula risigallina, Russulaceae

La Russula risigallina est un comestible de peu de valeur, de couleur très variable © Giuseppe Mazza

Famille: Russulaceae Lotsy, 1907

Genre: Russula Persoon : Fries, 1821

Sous-genre: Incrustatula Romagnesi, 1987

Section: Amethystinae Romagnesi, 1962

Sub-section: Chamaeleontinae Singer 1932 emend. Romagnesi 1967.

Russula risigallina (Batsch) Saccardo, 1915.

Le nom de l’espèce vient de l’adjectif latin “risigallìnus” = avec une odeur de poule au riz.

Description des Sous-genre, Section et Sous-section

Le sous-genre Incrustatula inclut des champignons dont la cuticule a des hyphes primordiaux incrustés, qui deviennent roses et granuleux au contact de la fuchsine et sans dermatocystides. Les couleurs sont généralement vives, les lamellules rares, la sporée blanchâtre, blanc-crème ou jaune.

La section Amethystinae regroupe des espèces à sporée jaune, très rarement ocre, avec des hyphes primordiaux incrustés, mais exceptionnellement avec des parois lisses. A la sous-section Chamaeleontinae sont attribuées des espèces de taille normalement réduite, avec une sporée de couleur jaune, une cuticule plus ou moins lisse, légèrement veloutée et pruineuse, jaune-rose, jaune-orange, jaune-verdâtre ou même tout-à-fait jaune. Chapeau peu charnu, cuticule séparable, marge lisse ou légèrement striée, surtout à maturité; pied blanc, cassant, moelleux puis creux.

Description de l’espèce

Chapeau: 2-5 cm, pas très charnu, d’abord convexe puis étalé, finalement déprimé de façon nette; marge lisse ou légèrement striée à maturité; cuticule séparable, finement veloutée, matte par temps sec, luisante et brillante si humide; de couleur très variable, du rose-rouge au rouge cerise, avec des nuances de jaune, jaune or, le centre légèrement orange, il peut aussi être complètement jaune.

Hyménium: lamelles adnées, denses à espacées, sans lamellules, veinées au point d’attache du chapeau, minces, fragiles, initialement blanches puis jaune-or, arrête entière concolore.

Pied: 3-4 × 0,6-1 cm, cylindroïde, parfois légèrement fusiforme, mince, évasé sous les lamelles, atténué vers le bas, cassant, plein puis creux, finement ondulé, blanc, se teintant de jaunâtre à maturité, au toucher devient brunâtre.

Chair: fine, mince, fragile, blanche, au goût sucré, sans odeur ; lorsque le champignon a atteint sa pleine maturité, il dégage une forte odeur de rose séchée, un goût doux.

Habitat: pousse partout du début de l’été à l’automne, très commun.

Russula risigallina, Russulaceae

Russula risigallina: basides, cystides, spores, hyphes primordiaux et poils de la cuticule © Pierluigi Angeli

Comestibilité: comestible, de peu de valeur.

Réactions chimiques: avec le gaïacol faible et lente; avec le sulfobenzaldéhyde, les cystides et les hyphes lactifères s’assombrissent.

Microscopie: Spores ellipsoïdales à arrondies, à verrues isolées ou réunies par de fins éléments anastomosants, amyloïdes, 7,5-9 × 6-7 µm. Basides tétrasporiques claviformes, avec granulations, stérigmates longs jusqu’à 10-13 µm, 42-53 × 11-15 µm. Cystides fusiformes, à sommet arrondi ou pointu, 45-70 × 10-14,5 µm. Cuticule formée: de nombreux poils cylindroïdes, claviformes, au sommet arrondi, ramifiés, cloisonnés; de quelques hyphes primordiaux incrustés et cloisonnés.

Remarques: c’est une espèce à détermination facile en raison de ses caractéristiques particulières: petite taille, chair cassante, cuticule complètement séparable, marge striée seulement tardivement, couleur aux nuances allant du jaune au rose-rouge; lamelles jaune or à maturité, pas de lamellules; odeur agréable comme de roses fanées, goût doux.

Le Russula risigallina, dans sa coloration typique, rose rouge zonée avec centre jaune est facilement reconnaissable. Cependant, sa grande variabilité de couleurs a fait naître autour de cette espèce différentes formes: la fo. luteorosella (Britzelmayr) M. Bon, qui est rose ou rougeâtre au bord et ocre jaune au centre; le fo. chamaeleontina (Fries) M. Bon, qui a une couleur mélangée de rouge et de jaune, avec des teintes verdâtres; le fo. roseipes (J. Schäeffer) M. Bon, possède un pied rose, le chapeau avec des zonations de couleurs plus variées ou marbrées; le fo. bicolor (Melzer & Zvara) M. Bon, qui a un chapeau entièrement blanc ou légèrement rose.

Russula risigallina, encore une fois en raison de sa variabilité chromatique, pourrait être confondue avec: Russula ochracea (Persoon) Fries, de couleur ocre ou jaune ocre, mais plus robuste, l’hyménophore jaune, nettement orangé le lendemain de la récolte, avec quelques lamellules et une légère odeur fruitée à la coupe; réaction lente et faible au gaïacol; Russula vitellina (Persoon) Grey, qui a cependant un chapeau normalement jaune vif, jaune chrome, bien que, parfois, on la trouve complètement blanche avec quelques traces jaunâtres, les lamelles d’un beau jaune-orange à maturité, la chair cassante avec un goût doux et une odeur semblable à celle des cornichons, plus forte dans la vieillesse, quasiment aucune réaction au gaïacol ; Russula roseicolorJ. Blum, qui a cependant un chapeau légèrement bossu, du rose au rouge carmin avec des taches ivoire, ocre, ombrées, une chair blanche avec une odeur fruitée, un goût doux, une réaction au gaïacol lentement positive, au sulfate ferreux (FeSO4) rose pâle ; Russula helios Sarnari, qui est toutefois de taille légèrement plus grande, de couleur jaune citrin, jaune chrome doré, parfois légèrement nuancée de rose, des lamelles jaune orangé à maturité, ne réagissant presque pas au gaïacol.

Synonymes: Agaricus risigallinus Batsch 1786 (basionimo) ; Russula chamaeleontina var. bicolor Melzer et Zvára 1927 ; Russula crocea Persoon 1796 ; Russula risigallina fo. luteorosella (Britzelmayr.) M. Bon 1986 ; Russula minutalis Britzelmayr. 1885 ; Russula armeniaca Cooke 1888; Russula lutea var. armeniaca (Cooke) Rea 1922 ; Russula luteoalba Britzelm. 1895 ; Russula lutea fo. gilletii Singer 1935.

 

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