Xerochrysum bracteatum

Famille : Asteraceae


Texte © Pietro Puccio

 

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Traduction en français par Michel Olivié

 

Cultivable aussi comme plante annuelle il atteint 90 cm avec des capitules de 5 cm © Giuseppe Mazza

Cultivable aussi comme plante annuelle il atteint 90 cm avec des capitules de 5 cm © Giuseppe Mazza

Cette espèce est originaire de l’Australie où elle pousse en plein soleil dans les zones au climat semi-aride ou de type méditerranéen et sur des sols principalement rocheux ou sablonneux.

Le nom générique résulte de la combinaison des termes grecs “xeros” = sec et “chrusos” = or, en référence aux bractées papyracées de couleur jaune des inflorescences; le nom spécifique est le terme latin “bracteatus” = recouvert de feuilles d’or, en raison d’une référence analogue.

Noms communs : bracted strawflower, golden eternal flower, golden everlasting, paper daisy, paperflower, strawflower, strawdaisy, yellow paper daisy (anglais), immortelle à bractées (français), elicriso lucido, fior di carta, fiore de paglia (italien), flor-de-palha, sempre-viva (portugais), flor de paja, flor de papel, immortal, oropeles, siempreviva (espagnol), Gartenstrohblume (allemand).

Le Xerochrysum bracteatum (Vent.) Tzvelev (1990) est une espèce herbacée très variable, annuelle ou pérenne de courte durée, aux racines pivotantes et aux tiges peu ramifiées, couchées ou dressées, hautes de 20 à 90 cm, rugueuses et recouvertes de minuscules poils glanduleux (pour cela elles sont dotées à l’apex d’une petite glande qui sécrète une substance souvent visqueuse).

Il présente des feuilles alternes sessiles (sans pétiole), de forme elliptique à oblongue-lancéolée, longues de 2 à 10 cm et larges de 0,5 à 2 cm, vertes ou gris vert, rugueuses, pubescentes et recouvertes elles aussi de minuscules poils glanduleux.

Les inflorescences terminales ont de 3 à 5 cm de diamètre et sont portées sur un pédoncule long d’environ 15 cm. Ce sont les capitules typiques des Asteraceae constitués d’une multitude de fleurs sessiles implantées en spirale sur une base arrondie, le réceptacle, qui est entourée d’un involucre constitué d’une série de bractées papyracées, luisantes, de couleur d’un jaune brillant, rarement blanche dans la nature, avec souvent des stries rouges pour celles situées le plus à l’extérieur. Ces bractées ont la même fonction que les fleurs de l’anneau extérieur, dites fleurs du rayon, qui sont présentes chez la plupart des Asteraceae mais non chez cette espèce, fonction qui consiste à attirer l’attention des pollinisateurs comme le feraient les pétales d’une fleur simple.

Pas de fleurs de rayon mais des bractées luisantes, blanches, jaunes, roses ou rouges © Giuseppe Mazza

Pas de fleurs de rayon mais des bractées luisantes, blanches, jaunes, roses ou rouges © Giuseppe Mazza

Chez les nombreuses variétés sélectionnées au cours des deux derniers siècles la couleur des bractées de l’involucre, en plus du jaune et du blanc, va du rose au rouge et au pourpre.

À l’intérieur, dans le réceptacle, on trouve les fleurs, dites fleurs du disque, tubulées et de couleur jaune. En particulier dans l’anneau périphérique les fleurs sont femelles alors qu’au centre et en nombre nettement supérieur, quelques centaines, les fleurs sont bisexuées.

Les fruits, qui contiennent une seule graine et sont appelés akènes (ou plus exactement cypsèles) chez les Asteraceae, sont jaunâtres et minces; ils ont une section presque quadrangulaire, sont longs de 2 à 4 mm et surmontés du pappus, le calice modifié de la fleur, qui a pour fonction de faciliter la dispersion des graines et qui est constitué de soies jaunes recouvertes de microscopiques poils rigides.

On reproduit facilement cette plante au moyen de ses graines que l’on recouvre seulement d’une mince couche de terreau (la lumière favorise la germination) et qui germent en 1 à 2 semaines à la température de 20 °C. Le semis peut être effectué à la fin de l’hiver dans un emplacement protégé ou directement sur place au printemps. Tout aussi facile est la reproduction par bouturage à laquelle on doit recourir dans tous les cas si l’on veut conserver une variété particulière.

Cette espèce présente certaines particularités qui la différencient de la plupart des Asteraceae, et qui l’ont rendue tout de suite populaire dès son introduction en Europe depuis l’Australie. En premier lieu les fleurs du rayon sont absentes et leur fonction est assurée par les nombreuses bractées de l’involucre qui s’épanouissent jusqu’à une complète ouverture et qui sont de couleur brillante et ont la consistance du papier.

Idéal pour les compositions de fleurs séchées parce que les bractées ne perdent pas leurs couleurs. Cultivée en vases ou en bacs ou même suspendue © Giuseppe Mazza

Idéal pour les compositions de fleurs séchées parce que les bractées ne perdent pas leurs couleurs. Cultivée en vases ou en bacs ou même suspendue © Giuseppe Mazza

Mais ce qui a frappé le plus c’est la longue durée de vie des capitules séchés, plusieurs années, et le fait que les couleurs des bractées restent inchangées. Pour ces motifs cette espèce fait partie des fleurs les plus utilisées dans les compositions de fleurs séchées. Pour un meilleur résultat les capitules sont cueillis avant leur ouverture complète, débarrassés de leurs feuilles et mis à sécher, suspendus à l’envers, dans un endroit sombre, frais et aéré.

Indépendamment de cet usage ce sont des plantes très appréciées dans les jardins sous forme de bordures et de plates-bandes fleuries en plein soleil, à cause de leur croissance rapide, de la durée de vie des fleurs et de la longue période de floraison qui va du printemps à la fin de l’automne. Pour obtenir une nouvelle floraison il est utile d’enlever les fleurs sèches à intervalles réguliers.

Cette espèce s’adapte à n’importe quel type de sol, pourvu qu’il soit bien drainé, avec des arrosages réguliers en été mais à condition de laisser la terre sécher avant de verser à nouveau de l’eau car elle est sujette au pourrissement des racines en cas d’excès d’humidité; en fait elle n’aime pas les climats excessivement pluvieux mais ceux de type méditerranéen. Les formes pérennes ne supportent pas des températures de seulement quelques degrés au-dessous de zéro et se comportent et s’entretiennent comme des plantes annuelles.

Cultivée en vases ou en bacs ou même suspendue pour les variétés à port rampant c’est une espèce qui ne doit pas être sous-estimée pour la décoration des balcons, des terrasses et des vérandas, en plein soleil et avec un apport éventuel de terreau de sable ou d’agroperlite dans une proportion d’environ 25% pour améliorer le drainage.

Synonymes: Xeranthemum bracteatum Vent. (1803); Helichrysum bracteatum (Vent.) Andrews (1805); Helichrysum lucidum Henckel (1806); Helichrysum chrysanthum Pers. (1807); Bracteantha bracteata (Vent.) Anderb. & Haegi (1991).

 

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